L'Avènement d'une Nouvelle Ère
Prologue Norfendre - Mois de la Tempête, An 29

Citation :

17 du mois de la Tempête, An 29, Main-de-Tyr (Maleterres de l'Est)



Une lune blafarde, un ciel couvert, une nuit étoilée...

L'obscurité et la fraicheur recouvrait l'importante cité écarlate, l'enveloppant d'une chape sombre et brumeuse. Une petite brise se faisait sentir, légère et vivifiante, venant du large, chassant les fumerolles nauséabondes et rougeâtres, une caractéristique de cette région maudite. Les soldats de l'armée écarlate effectuaient leurs rondes quotidiennes, avec la vigilance et l'austérité qui les caractérisaient. Tout était calme.

Pourtant, une atmosphère pesante se ressentait, comme un voile inquiétant perceptible. Les animaux s'agitaient, les crissements des insectes étaient étrangement absents et une nervosité ambiante semblait régner dans la ville et ses alentours. Les feux éclairant les ruelles brillaient d'une lumière pâle, presque blanche, sans dégager de chaleur ni de couleur. Tout était très calme.

A l'Est de la Main-de-Tyr, la région peuplée de villages-forteresses, eux-mêmes entourés de vastes champs d'élevages et de cultures, semblait se noyait dans l'obscurité épaisse et lourde. Le vent y était plus fort, hurlant et grinçant, tel un présage lugubre digne des pires légendes. Tout était trop calme.

Il était quatre heures passées quand un changement se produisit. Tout d'abord imperceptible, il se manifesta par une aura sombre faisant disparaître une à une les lueurs étoilées. Ces dernières, symboles de pureté et d'espoir, s'éteignaient à un rythme croissant.

Puis ce fut le tour des lumières de la ville. Un vent abrupt se réveilla brusquement, balayant la côte et la région écarlate de tout son souffle, faisant claquer les volets, renverser les charrettes et faire plier les barricades. Tous les feux de la cité et des villages environnants s'éteignirent en l'espace de quelques instants.

Les animaux furent soudain prit d'une véritable frayeur frénétique. Les hennissements et aboiements retentirent comme une vague sonore impressionnante. Les hululements des animaux nocturnes ainsi que les hurlements inquiétants, mais teintés de peur, des loups et coyotes retentirent aussi, comme s'ils étaient tous passés le mot.

Il était là.



* * * * *



Urìel se réveilla brusquement, en sueur, crispant sa main sur le fourreau d'une fine lame en argent. Il épongea la pellicule de transpiration d'un revers de main en jetant un regard vers la fenêtre. Les volets claquaient avec force tandis qu'il apercevait la noirceur d'encre de la cité. Ce qui n'était absolument pas normal.

Il se leva prestement, sans prendre le temps de se rincer le visage. Il n'avait eut ni prémonition, ni vision cauchemardesque, ni même une vision de l'avenir mais juste une réminiscence désagréable. rigoureux. Mais il savait reconnaître l'étrange et le paranormal. C'était ancré dans ses tripes et l'anormale obscurité ainsi que la tempête soudaine n'étaient pas des phénomènes normaux.

Il enfila son armure disparate, son baudrier d'armes et sortit rapidement du logement que l'on lui avait assigné. Arrivé dans la rue pavée de pierres blanches, il courut vers la commanderie. Il héla une compagnie de gardes qui tentaient, en vain, de rallumer les feux de la ville.

« Hey les gars ! Que s'passe-t-il ? Pourquoi les feux de la cité ne sont pas allumés ? Il est formellement interdit qu'ils soit éteints ! »

« Capitaine Urìel, nous faisons de notre mieux mais cette tempête nous as prit de surprise ! Y'a encore quelques minutes, seule une légère brise littorale nous atteignaient ! Et comme si ça suffisait pas, les animaux sont prit d'folie ! A l'écurie Sud, des gardes ont été blessés par l'échappée de plusieurs chevaux ! »

Fronçant les sourcils, Urìel continua sa course vers l'imposante forteresse qui dominait la cité. L'inquiétude et l'incompréhension se voyaient sur tous les visages des gardes et autres chevaliers écarlates. Le capitaine écarlate repéra le vétéran Randall qui aboyait des ordres à tout va. Quand ce dernier aperçut Urìel, il le salua vivement avant de crier de nouveau.

« Randall, que s'passe-t-il ? Serait-ce cette pourriture non-morte qui nous prépare un sale coup ? »
« J'en ai la nette impression Capitaine Urìel. Mon instinct ne m'a jamais fait défaut et j'sens vraiment quelque chose de puissant qui arrive. »

Urìel leva la tête vers le ciel d'un noir d'encre. Même la lune était totalement recouverte de nuages sombres qui ne laissaient passer que quelques faibles rayons. Le vent redoublait de puissance et de violence, commençant à attaquer les toitures des maisons proches.

« Merde ça s'arrange pas ! Randall, dites aux hommes de se tenir prêts et alertaient les généraux. En priorité la Haute Générale Abbendis ! J'ai confiance en votre instinct et quelque chose me dit qu'un sale truc va nous tomber sur la gueule ! Vite ! »

Randall s'éclipsa rapidement en aboyant ces ordres tandis qu'Urìel courait vers les larges bâtiments entourant la commanderie. Il ne fut pas surprit de voir tous ses hommes en armures, les yeux levés vers le ciel mais le visage déterminé et résolut. Le capitaine débarqua dans la cour, les saluant d'un geste rapide. Il fixa son bras-droit qui donnait ses derniers ordres.

« Les gars, cette brusque tempête n'est pas naturelle. J'pense pas être le seul à le penser. Quelque chose arrive, quelque chose d'horrible. J'sais pas ce que c'est mais j'crois que nous allons pas tarder à le savoir. » Il renifla en direction du ciel. « Nous devons nous tenir prêts. Nous allons seller nos chevaux et partir en ron... »

Dong. Dong. Dong. Dooong.

Tous les visages se crispèrent, celui d'Urìel en premier. Le signal d'alarme. La cloche grave de la tour de la Halte de la Lumière. La cloche réservée aux cas d'urgence extrêmes. Un autre son se superposa à cette dernière. Un son plus aiguë, cristallin. La cloche de l'hôtel de ville de Havre-Comté, situait non loin de la tour.

« Merde... Ils sont là ! En selle les gars ! VITE ! »

Urìel courut vers sa monture caparaçonnée aux couleurs écarlates. Il fit frapper ses étriers et partit à vive allure, sans se retourner, sachant que ses hommes le suivait. Il galopa vers la sortie Est de la ville, ne jetant pas un regard aux habitants pétrifiés de terreur et aux gradés qui sortaient à peine de leurs logements. Il arrive en quelques minutes aux portes de la Cité.

« Ouvrez les portes ! MAINTENANT ! » En voyant l'air dubitatif des gardes de la porte, il sortit de son fourreau une de ses lames longues. « C'EST UN ORDRE ! OUVREZ OU JE VOUS TRANCHE LA TÊTE ! »

Les gardes ne se le firent pas répéter deux fois et déverrouillèrent prestement les larges et épaisses portes, astucieux agencement de planches de bois sacrés et de plaques de métal sanctifiés. Les morts-vivants s'y brulaient leurs chairs mortes.

Le temps que les portes s'ouvrent, la compagnie d'Urìel l'avait rejoint. C'est ainsi qu'ils se lancèrent au triple-galop vers le village d'Havre-Comté, à dix kilomètres de là. Les miliciens et chevaliers de la Nouvelle-Avalon, la cité-forteresse située sur le chemin, se préparaient eux-aussi et ouvrirent la voix à la compagnie d'Urìel. L'heure était à la guerre. Ils le sentaient tous.

Soudain, un roulement lourd et menaçant retentit, prémices d'un orage. De quoi rajouter au dramatique et au lugubre de l'action. Un éclair zébra le ciel, captant l'attention de la compagnie de croisés d'élites. A la lueur de la zébrure de foudre, une importante et large silhouette s'était esquissé dans le ciel. Invisible dans l'obscurité et le ciel noir comme la suie, mais pourtant réellement présente. Mais l'éclair l'avait démasqué.

De nouvelles zébrures apparurent dans le ciel, esquissant avec de plus en plus de netteté la silhouette. Une forteresse. Une forteresse volait dans le ciel, de forme pyramidale, et émettant une très faible lueur verte à la lumière de la foudre. Mais ce qui frappait le spectateur était le gigantesque et effrayant crâne blanchâtre, représentant la Mort.

Urìel fronça les sourcils et accrut la pression de ses étriers sur les flancs de son destrier. Leur temps était compté. Et il n'allait sûrement pas le perdre.

Le Roi-Liche était de retour. La guerre avait débuté.

Tadaaaa, voilà enfin l'event' qui officialise la découverte de Norfendre par les armées des différentes factions. J'en connaît un qui va sauter de joie en voyant ça. =)

Bref, cet RP-event' n'est qu'un prologue où la confrontation Écarlate/Chevaliers de la Mort sera relatée. =) Mais rassurez-vous, un autre évènement est prévu pour les personnages souhaitant jouer un rôle dans cette attaque surprise de notre "cher" Roi-Liche. Dès que celui-ci sera bouclé, ce sera à votre tour donc... Préparez-vous ceux intéressés.

J'en profite pour dire que, contrairement à l'histoire de WOLTK du jeu, nous n'allons pas donner une importance massive à Norfendre. Oui, cela ouvrira nombre de nouvelles intrigues et bien-sûr, la guerre contre Arthas, mais nous ne souhaitons pas transposer la totalité de l'action là-bas. Perso', nous ne sommes pas "fan" du culte de WOLTK et d'Arthas, c'est pour cela que les évènements de Norfendre seront plus "secondaires" car nous vous préparons une belle intrigue prochainement en Azeroth.

Sur-ce, je vous dit à la prochaine, en RP je l'espère bien. =D