From hell - Essnälth [ Terminé ]



 
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 From hell - Essnälth [ Terminé ]

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Dastaël Yeux-Éteints

Dastaël Yeux-Éteints
Paria



Feuille de personnage
Race: Elfe de Sang
Classe: Démoniste
Statut et/ou Métier(s): Enchanteur - Assassin.

From hell - Essnälth [ Terminé ] Vide
MessageSujet: From hell - Essnälth [ Terminé ]   From hell - Essnälth [ Terminé ] Icon_minitimeMar 11 Oct - 22:29

Spoiler:

Trempée, elle avait piétiné le sable blanc de ses pieds muets. Ses genoux s'étaient maintes fois dérobés sous son poids; elle n'était pourtant jamais tombée, stimulée par une vendetta qui creusait sa poitrine d'une rage téméraire. Les blessures de ses poignets s'étaient manifestées au contact du sel de l'eau, et, épuisée, sans rien voir d'autre qu'une opercule opaque devant elle, Dastaël s'était laissée glisser le long de ce qui avait paru être un arbre. Le souffle court, elle avait repris ses esprits en s'endormant, lamentable, sur la plage, et s'était réveillée sous un soleil tapant et une chaleur humide, le visage dans le creux de son coude. Loin d'être apaisées, la nuit n'avait fait qu'attiser les blessures de la veille, laissant un arrière goût de bile à l'elfe qui jubilait déjà du sort qu'elle réservait à l'importun. Elle avait sortie de sa poche une pierre glabre, d'un blanc de zinc frappée au sceau de Fossoyeuse. En quelques instants, il ne restait plus que témoin de sa présence quelques trainées de sang coagulé.


« Il ment. » souffla Dastaël en sentant peser le lourd regard du démon sur elle. Hochant la tête, laconique, elle continua pour étayer ses propos. « Il connait leur réaction lorsqu'ils sont réunis. Celle... dont tu m'as parlé. » un étrange sourire égayait ses traits blancs, dissimulés par les mèches de cheveux qui balayaient ses joues. Penchée sur le pavé froid, l'elfe porta pensivement la craie aniline à ses lèvres boudeuses.
« Pourquoi ne l'avez vous pas ramené.. maitre ? » haussant un sourcil, la démoniste posa tranquillement ses yeux sur le démon qui, alors qu'elle était accroupie, la surplombait de toute sa masse violine.
« Quelque opinion que j'ai de lui, Dji'ean, cet Humain est bien moins stupide que je ne l'avais pensé. Tu réclames les médaillons ? » elle s'immobilisa, laissant trainer dans l'atmosphère une tension palpable qu'elle soulignait d'un regard funeste. « Tu as pourtant été le plus inutile de tous, au Sud. » railla t-elle avec roideur d'un ton sans appel. Il émanait d'elle une sorte d'hostilité générale. « Et je ne paie pas pour un service non rendu. » le geste bref qui suivit ses propos imposa le silence, et le Marcheur ne pu qu'abdiquer, ronflant de contrariété face à la mortelle qui, concentrée, prêtait plus d'attention au cercle alambiqué qu'elle s’évertuait à tracer qu'au pacte qu'il avait tenu à lui faire respecter. Cela faisait maintenant près d'une lune qu'elle était rentrée de Baie-du-Butin, trempée jusqu'aux os, sous les regards qui l'assaillaient et les questions qui fusaient. Elle n'avait fait attention à rien, se contentant de presser froidement le pas pour retrouver son bureau, dût-il être devenu poussiéreux pas les longues journées d'absence. L'humiliation qu'elle avait subit l'avait fait taire pendant plusieurs semaines au grand malheur de Faranell, bien que ce dernier ait déjà pris l'habitude de s'en tenir au mutisme presque quotidien de la jeune elfe. De toutes ses longues années, jamais elle n'avait connu pareil sort. On avait bien osé la défier, parfois. Ce n'était pas les téméraires qui manquaient. Mais ceux là avaient, tôt ou tard, finit par pourrir dans un coin du continent, nourrissant la terre de leur chair pourrie.

Si dans sa tête, tout était parfaitement bien définit, elle avait préféré laisser le temps s'écouler : Essnälth était intelligent, certes. Mais peut-être penserait-il avec le recul que Dastaël s'en tiendrait à ses dernières paroles. Mais je l’ai pas fait. Je l’ai pas fait, mais si tu viens encore une seule fois me chercher des merdes… J'te crève.
Pour peu, elle en aurait rit. Rien, pourtant, rien de ce qui attendait l'Humain ne prêtait à sourire. Si la Mort lui était égale alors, elle ferait en sorte que la Vie en devienne insupportable. La brune finit de tracer un trait puis, époussetant le pantalon de cuir bouilli qu'elle portait, se redressa tranquillement pour observer le résultat. D'ici, l'étoile à cinq branches paraissait vaguement de travers, mais l'intérieur, tout d'arabesques, dissimulait volontiers les erreurs faites. Fière, elle branla du chef en reposant la craie sur son bureau, s'asseyant l'instant d'après sur l'unique chaise de bois, la plus simple que l'on puisse faire.
« Sauf votre respect maître... » avança Dji'ean en s'efforçant d'y mettre les formes alors que, derechef, Dastaël lui vrilla un regard de mépris latent « Ne serait-il pas plus simple de le faire parler et de le tuer ? » accoudée à la table de bois, Dastaël rassemblait diverses compositions ; les fragments d'une pierre de Nexus, ce qui restait d'une fleur de peste, de la cendrelle odorante, un liquide semblable à aucun autre : cramoisie, presque jaune comme la pulpe d'une fleur. On pouvait penser à une potion de mort lente portative, du reste l'elfe n'était pas la dernière à collectionner le mortel. Il n'en était rien, cependant. Dji'ean même se posait la question, mais n'en laissait rien voir; elle n'était apparemment pas encline à trop parler. Comme d'ordinaire.
« Il ne parlera pas. » répondit-elle simplement alors que des doigts chevronnés venaient d'écraser la cendrelle dans une fiole de cuivre. Non, elle avait eu l’aperçu du personnage, il n'était pas simplement borné pour la forme. Celui là; pensa t-elle; était fait d'une matière moins fragile que la chair. Il n'y avait pas grand chose à en tirer, elle connaissait son amertume à son propre égard, la réciproque était réelle. La balle, les blessures aux poignets, il n'en restait que des cicatrices roses : ce qu'il lui avait fait subir était encore marqué au fer rouge. Et quelque fut son déni profond envers les Hauts Elfes, il n'en restait pas moins qu'ils n'oubliaient jamais. Les jours qui avaient suivit, elle avait tourné en rond, mauvaise, dans la pièce où étaient entreposées chaque traces de chacune de ses expériences, de la plus anodine à la plus importante. Chaque recoin sentait le cramé et le macchabée, à croire que tout avait décidé de crever ici, comme les êtres qui déambulaient, clopin-clopant, derrière la lourde porte de bois. Elle avait espéré, un temps, que l'odeur de chair consumée ne viendrait pas s'y infiltrer, mais elle même avait finit par s'y habituer et, finalement, elle ne s'en rendait même plus compte : la puanteur avait altéré son propre odorat à l'instar de sa vue.

« Bien. » Dastaël renversa sa tête sur le côté, et cligna des yeux. Ses longs cils noirs venaient décorer sa peau d'une ombre charbonneuse, aussitôt qu'elle les rouvrit, l'horreur de ses pupilles laiteuses laissait glisser un long frisson d'effroi. Dépliant ses jambes et se relevant sèchement, la jeune femme consentit, enfin, à daigner regarder le Marcheur du Vide qui n'avait pas bougé d'un pouce.
« Tu ne m'accompagnes pas. Je n'aurais pas besoin de toi. » fit-elle en se penchant au dessus de ses plus belles pierres d'âmes, légèrement rosées. « Et, Dji'ean. » l'elfe releva la tête, un demi sourire sur la commissure de ses lèvres. « Il est inutile de me surveiller. »


--

Autant dire que les embruns marins ne lui avaient pas manqués. Perchée sur un imposant palefroi d'un noir de cendre, Dastaël avait dérobé ses traits sous une lourde capuche qui avait imbibé les pluie torrentielle du campement Orc jusqu'à Baie-du-Butin. Elle avait le regard noir, aiguisé comme un morceau de nuit, et tout ce qui l'habillait dissimulaient habilement sa silhouette féminine : le moins crédible restait ses épaules menues que la cape n'arrivait pas à grossir. Le bâtiment qu'elle cherchait ne s'était pas trop longtemps laissé désirer. Imposante, l'échoppe était placée au fond de la ville portuaire à côté d'une modeste banque fermée. Ici, des poissons odoriférants de toutes tailles et de toutes formes se balançaient les uns contre les autres, attachés par la queue à un long et épais cordages. Tous morts. En plein jours, le port était l'activité de la moitié de la population; au crépuscule pourtant, il n'y avait que les soulards qui, inaptes à retrouver le chemin de leur piaule insalubres, hantaient les rues en quête d'un ils-ne-savaient-trop-quoi qui pourrait égayer leur nuit. Les fêtes, elle en avait fait les frais, se déroulaient le plus souvent sur les plages qui cerclaient la ville. L'elfe posa enfin pied à terre, grinçant des dents au chuintement de ses bottes dans une flaque. Elle défit les rênes de son cheval pour les nouer à un pesant anneau de métal, et, finalement, rentra dans l'auberge bruyante et fumante. Un coup d’œil rapide la rassura : Il ne se trouvait pas là. En revanche, confortablement calée sur les jambes d'un marin, une humaine drapée de soierie ocres et cinabres de mauvais goût se trouvait à glousser à gorge déployée, ses longs cheveux auburns croulant sur sa poitrine dont la naissance était offerte aux yeux. La main du badaud courait le long de sa cuisse, lâchant la bride de son hilarité provoquée par les vapeurs d'alcools, alors qu'elle laissait ses lèvres papillonner sur le visage rouge et poisseux de l'homme. Jolie, elle l'était. Ses formes étaient outrageusement féminines, son regard, vert mélèze, tranchant et malicieux. La prostituée, si elle était conforme à sa condition, semblait moins misérable pourtant que ses compagnes. En voyant Dastaël, immobile et funeste, la jeune femme arrêta ses flagorneries, cessant tout rire et replaçant correctement les plis de sa robe. Elle la vit échanger quelques mots à son partenaire d'infortune, qui lorgna sur l'elfe d'une mine déconfite - un gamin que l'on priverait d'une sucrerie - puis se relevant, la rousse afficha un sourire calme, détendu : un air que l'on adressait à une connaissance.

« Dastaël ? » en réponse, la démoniste hocha vaguement la tête, se pinçant les lèvres : si elle pouvait éviter d'attirer l'attention sur elle, elle ne s'en porterait que mieux. « Suivez moi, j'ai demandé grâce d'une chambre. Ici les murs ont des oreilles mais les festivités se passent dans la pièce commune. » sans un mot, l'elfe consentit à suivre la fille de joie, jouant des coudes pour se frayer un chemin entre les hommes saouls, ceux qui, tout aussi ivres s'adonnaient à se taper violemment dessus. D'autres, encore, chantaient - hurlaient, plutôt - à s'en crever les tympans, et la brune remercia silencieusement la demoiselle d'avoir eu la présence d'esprit de préparer un endroit susceptible à l'entretient. Une chambre, simple mais parfaitement rangée, où était disposé un lit couvert d'un drap blanc à côté duquel se trouvait un minuscule établi. Une bougie à moitié consumée y était posée. La chambre était éclairée par la lumière tamisée de l'astre lunaire : il y naissait une atmosphère fantomatique mais sage qui lui plaisait assez pour qu'elle se prive d'utiliser la chandelle.
« Eh bien, je serais curieuse de savoir ce qui vous amène ici. » fit-elle alors que Dastaël se défaisait de sa capuche pour la première fois depuis plusieurs jours. « Rien qui ne te concerne directement. Tu en conviendras, Masha. » évasive, l'elfe jeta un regard tacite à l'humaine. « J'ai simplement besoin de toi pour une nuit. Bien sûr, tu seras payée en conséquence de tes services et de ton silence. Il s'appelle Essnälth. » une petite exclamation de contentement glissa des lèvres de la prostituée, alors que la brune haussait un sourcil. « Trouve le, demain soir. Fais ce que tu peux pour l'occuper. Toute la nuit. Il ne doit pas rentrer avant l'aube, sers toi de ton imagination. » Le visage de Masha, un instant, perdit toute sa candeur.
« Une nuit... Vous savez combien je demande ? J'espère qu'il en vaut la peine, autant pour vous que pour moi. » Dastaël approuva, pensive « Je ne doute pas que tu passeras un très bon moment, assure toi que lui aussi. Quant à moi, jamais dans ta conversation, jamais, Masha, mon nom ne devra s'y trouver. »

Le jour suivant, la démoniste resta flanquée dans l'auberge, ne sortant que trop couverte. Elle n'était, malgré sa prudence, pas inquiète pour la suite des évènements. Si Masha ne prêtait allégeance à personne elle gageait bien ses services aux commanditaires prêt à en payer la somme. Ce n'était pas un assassin, toutefois son art de séduire se trouvait particulièrement redoutable : au delà de ça, elle ne ferait de mal à qui que ce soit. Quant à Dastaël, ce ne fut que lorsque le soleil eu disparu derrière la mer depuis près de deux heures qu'elle consentit à quitter la résidence bruyante, traversant sans se presser les rues de Baie-Du-Butin. Elle n'eut pas besoin de chercher trop longtemps la baraque dissimulée derrières d'autres plus imposantes. Tendant l'oreille, elle s'assura que personne ne s'y trouvait ( mais aucune lumière n'éclairait l'intérieur ) avant d'examiner minutieusement l'épais cadenas de métal. Tirant pas deux fois dessus, l'elfe soupira en sortant un minuscule couteau de son sac de cuir rapiécé, qu'elle introduisit dans la serrure avant de tourner violemment la lame à l'intérieur. Dix minutes plus tard, le couteau bon à jeter, la brune pénétra enfin la pièce vide et froide. Tout; elle reconnaissait tout : le même capharnaüm, la même odeur fauve et rance, les mêmes instruments, nonchalamment posés contre un mur. S'emparant d'un bougeoir, la démoniste fit le nécessaire pour éclairer l'endroit un minimum, y jetant un regard circulaire. Poussant du pieds les divers parchemins et choses qu'elle ne prit pas la peine d'identifier, Dastaël entreprit de poser un genou au sol, déposant le même morceau de craie rouge sur le parquet grinçant. Avec dextérité, elle s'évertua à tracer un cerce parfait, et de mémoire entreprit les longues arabesques, traçant le piège au fur et à mesure que la nuit passerait ; l'un profitant de sa dernière soirée de liberté dans les bras d''une prostituée, l'autre mettant en scène la vendetta qui la meurtrissait chaque jours un peu plus. Et le temps défila sans qu'elle ne se fatigue, du rouge plein les mains, consumant pas moins de quatre bougies qui éclairaient son sinistre travail. Et ce fut peu avant les premiers rayons du soleil qu'enfin, coincée dans une interstice tout juste assez large pour qu'elle y flanque son maigre corps. Un son, bref éclat de voix, une présence terrible : elle retenait sa respiration, là, tapis dans l'ombre. Je te retrouverai s'était-elle jurée. Et elle y était, enfin. Alors, sans un bruit, elle attrapa un mouchoir humide dans sa poche et s'avança vers l'homme qui, de dos, n'eut pas le temps de se retourner. Réduisant la distance qui les séparait, Dastaël attrapa le visage d'Essnälth de sa main droite, dans laquelle se trouvait le morceau de tissu brodé. L'autre bras entourait fermement son abdomen pour éviter qu'il ne se débatte trop longtemps; mais le produit qui imbibait le mouchoir ne mettrait que quelques secondes à agir. « Je suis ravie de te revoir, Essnälth. » susurra t-elle au creux de son oreille alors que, terminant de s'agiter, il tombait raide, inconscient, à peine soutenu par les bras menu de la jeune femme, qui, le saisissant par les aisselles, le traina jusqu'au cercle dessiné au fond de la pièce.

- -

Accroupie, sans un sourire, l'elfe saisit le menton de l'homme avant de glisser sa main sous les mèches qui balayaient son front. Chaud, non, brûlant, la dose qu'elle lui avait fait sentir avait sans doute été exagérée. Sans ménagement, elle lui assena un léger coup sur la joue, alors qu'il commençait à peine à tousser ses tripes, ouvrant difficilement ses yeux. Proche, Dastaël saisit son regard à la seconde où celui-ci reprit ses esprits.« Réveille toi, et bois. » du bout des doigts, elle fit glisser sur le pavé froid un verre d'eau clair.« Tu te déshydrates.» souffla t-elle simplement en se relevant. En face d'elle, celui convoité pour de mauvaises raisons. Elle le dévisageait sans retenue, pleine d'amertume et avortée de conciliation à son égard. Dérobé, tout ce qui aurait pu contribuer à sa fuite. Il ne restait sur lui que ses vêtements : elle s'en était elle même assurée.« J'espère que tu ne pensais pas pouvoir t'en tirer aussi facilement ? Je joue ma carte, à présent, Essnälth. Bienvenu à Fossoyeuse. » Et derrière sa silhouette apparu, monstrueux d'orgueil, le spectral démon.
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Essnälth

Essnälth
Personnalité



Feuille de personnage
Race: Humain
Classe: Aucune
Statut et/ou Métier(s): Musicien (guitariste), Trafiquant, Prestidigitateur.

From hell - Essnälth [ Terminé ] Vide
MessageSujet: Re: From hell - Essnälth [ Terminé ]   From hell - Essnälth [ Terminé ] Icon_minitimeSam 15 Oct - 22:11

Toc Toc.

Regards. La porte qui venait de s’ouvrir fit se confronter Azuka et Essnälth. Tout deux dégageaient tellement de malhonnêteté, tellement de vice, qu’il n’était jamais bon signe de les voir trainer ensemble. Silencieux, tout deux s’exprimaient par leur regard, qui était le même. Il y avait des choses sur lesquelles ils se comprenaient très bien, ils n’avaient nul besoin de les exprimer. Délice. Ess n’hésita pas à faire circuler ses yeux de jais sur chaque parties formant le corps divin de la Créature, tandis qu’elle, faisait de même. Après un bref instant, le regard éloquent, la Draenei s’avança vers le jeune homme. Elle était envoutante, provocante, il était détendu, taquin. Elle approcha son regard de braise du sien, puis ses lèvres, qui vinrent frôler celles, sèches, du beau rebel, qui s’entrouvrirent alors. Mais la Paladine se contenta de susurrer un « Bonsoir », le regard ardent, en le contournant pour entrer dans la pièce.
La mâchoire du jeune homme se tendit, mais un léger sourire amusé apparu sur ses lèvres tandis que ses yeux roulaient. Il avait presque oublié qu’Azuka était meilleure que lui à ce jeu. Elle était bien la seule, d’ailleurs.

D’un même geste, l’homme ferma la porte et s’appuya dos à cette dernière. Ses yeux suivirent la Belle qui, à l’aise, s’installait sur le canapé. Elle était vêtue d'une combinaison complète de cuir noir brillant, moulant. Elle revenait probablement d'une de ses missions de mercenaire.

« T'es sublime. »
« Viens en aux faits. »


Amusé, Ess se redressa, fais le tour de la petite table du salon pour s’asseoir dessus, face et proche d’Azuka. Joignant ses mains devant lui, il observa ses propres bagues, tout en les faisant glisser autour de ses doigts.

« Une elfe de sang. Froide, très froide. Elle est démoniste. Je pense qu’elle habite à Fossoyeuse, elle doit être Alchimiste ou Enchanteur. Elle a les yeux… »
« Eteints. »


Intrigué, les yeux ténébreux vinrent à la rencontre de ceux, fiers, de la Draeneï. Il resta silencieux, l’incitant à s’expliquer.

« Des Elfes de sang, il n’y en a pas quarante à Fossoyeuse. Mieux que ça, il n’y en a qu’une seule qui soit Démoniste. On l’appelle « Yeux Eteints », je n’connais pas son vrai nom. »
« Continues… »
« Tu compte me payer combien ? »


Etonné, Ess leva un sourcil, tandis qu’un sourire des plus malsains étirait ses lèvres.

« Comme d’habitude… ? »

Il suffisait de connaître les personnages pour deviner que, habituellement, ce n’était pas l’or qui réglait leurs petites affaires.

« Je veux aussi 500 pièces d’or . Il faut quand même que je sois gagnante, je ne voudrais pas non plus te faire trop plaisir.»


Ess grogna et fit un signe de la main l’incitant à continuer ; il était prêt à payer la somme, l’enjeu en valait la peine, il en était sûr. Il lui était vital de connaître son ennemie, car pour le moment, elle le connaissait bien mieux que lui.

« Alors. Dis moi c’que tu lui veux. »


Ess raconta alors tout ce qu’il s’était passé la veille. La venue de l’Elfe, sa chasse aux médaillons, la capture des pirates, et son évasion. Il accentuait particulièrement les moments ou il avait provoqué la Démoniste, en réduisant considérablement la distance qui les séparait. Si Azuka ne cillait pas, il savait qu’elle était tout de même jalouse. C’était la particularité de leur relation, qu’il avait aussi avec Alessandrä : Tout trois étaient libres, profitaient de cette liberté, mais entretenaient une jalousie perpetuelle. Lorsqu’il eut fini, il s’en remit à la Draeneï, espérant qu’elle aurait largement de quoi combler le manque d’informations qu’il avait. Après tout, avec le temps qu’elle passait à Fossoyeuse avec son fameux Réprouvé, elle devait tout savoir des personnalités là-bas… Ess espérait juste que la Démoniste avait commis assez d’imprudences que la Paladine pourrait lui rapporter.

« Alors ? J’veux tout savoir sur elle.»
« Elle t’obsède, dites donc… »
« Elle a juste réussi à titiller ma curiosité. »
« C’est pareil, chez toi. »


Agacé par cette perte de temps et par le fait qu’elle puisse ne serait-ce qu’envisager qu’il soit obsédé par qui que ce soit, Ess lâcha un soupir énervé et se balança en arrière légèrement, détournant son regard de la Draenei.

« Je sais certaines choses sur elle en effet. Mais d’abord, je veux quelque chose. » Réussissant de nouveau à capter les yeux ténébreux du jeune homme, elle poursuivit, son regard ardent brillant de jalousie « Embrasse-moi, comme tu avais envie de l’embrasser elle. »
« J'ai pas envie de l’embrasser, je la hais. »
« Ess… » Son regard devint narquois, tandis que l’un de ses sourcil s’élevait doucement «Tu veux embrasser tout ce qui possède les atouts féminins. Alors en plus si elle te résiste… Allez, je te connais par cœur. »
« Non tu m'connais pas. »
« Oh si. Par cœur. Si nous avions été imaginés, je suis certaine que ça aurait été par la même personne tordue. »

Azuka n’avait pas tort. Il le savait. Tout deux se connaissaient par cœur, depuis le temps. Si leur relation n’était pas si physique, ils auraient pu se considérer comme frère et sœur. Mais ce n’était pas le cas, car c’était le Désir qui animait leur relation. Le jeune homme soupira.

« Admettons. »


Basculant en avant, le jeune homme vint, d’un mouvement rapide, poser ses lèvres sur celles de la Draeneï. Mais le cœur n’y était pas, et c’est Azuka elle-même qui le repoussa.

« Comme tu as eu envie de l’embrasse elle. »

Répéta t-elle, presque menaçante. Azuka était capricieuse, elle était bien capable de ne pas lui donner d’informations si il ne se pliait pas à ses moindres désirs. Mâchoire crispée, l’humain déglutit, son regard pourfendant celui, déterminé, de la Draeneï. Lentement, il se rapprocha alors de son visage. Son regard Noir sembla s’emplir de Haine. Assassin. Il glissa sa main dans les cheveux de la Paladine, doucement, et tandis qu’il fermait les yeux, se remémorait le moment ou, la veille, il avait souillé le cou de la Démoniste en le mordant. Sa main empoigna alors les cheveux de la Draeneï et, avec force, il vint capturer ses lèvres et sa langue, tandis que les ongles naissants de son autre main venaient perforer sa peau. Violence. Souffrance. Passion haineuse. Lorsque le jeune homme libera Azuka de son emprise, celle-ci ouvrit doucement les yeux et posa un regard tout nouveau sur lui. Lorsqu’il l’interrogea du regard, elle tourna les yeux, lui cachant le feu qui animait son visage et les violentes pulsations de son cœur. Elle se surpris à se demander comment elle faisait pour ne pas tomber amoureuse de lui, parfois. En vérité, peut-être qu’elle l’était, mais ils tenaient trop à leur liberté et leur fierté pour se dire quoi que ce soit. Le visage de la Draeneï se ferma doucement, tandis que, détachée, elle balança :

« Elle ne voit quasiment personne, mais je pense qu’elle connaît Faranell – ou du moins, celui qui se fait passer pour lui. Tous deux sont liés aux Médaillons. Je n’ai pas réussi à voler celui de Faranell, c’est peut-être elle qui l’a maintenant… »
« Quoi d’autre ? »

Moqueuse et défensive, elle railla :

« On dit qu’elle a un fâcheux goût pour la collection de cadavres… »


Ess se renfrogna et tourna le regard. Cela ne l’étonnait pas… Néanmoins, il espérait des informations plus intéressantes que ça… A part la certitude qu’elle vivait à Fossoyeuse, il n’avait rien appris d’exploitable.

« Je me ferais un plaisir de la tuer, si tu y met le prix. »


Ess se leva et, nerveusement, se passa la main dans les cheveux, commençant à faire les quatre cent pas. La proposition était intéressante… Il savait qu’Azuka réussirait, et au moins, il se mettrait lui et par la même occasion, Aless, à l’abri… Mais d’un autre côté… Il était presque sûr qu’elle allait contre-attaquer. Et en tant que grand joueur, Ess ne pouvait se résoudre à avorter la partie de cette façon si lâche…

« Non… Non laisse-la… »
« Tss. »


Ess appuya son bras contre le mur, face à lui, posant son front sur sa peau. La Draeneï se leva alors et vint, féline, derrière lui, et tandis qu’elle posait son menton, innocemment, sur son épaule, sa main, habile et habituée, vint se nicher dans l’endroit le plus intime qu’on puisse avoir.

« Alors, tu restes dans tes pensées froides et macabres, ou je te rappelle combien les chaleurs de la Vie sont bien meilleures ? »

La tête dans le pli de son bras, seules les lèvres d’Ess étaient visibles. Ces dernières s’étirèrent doucement.

~ ¤ ~


La semaine qui suivit, Ess resta sur ses gardes : sortant peu, il ne passait le nez dehors que pour rencontrer des relations qui devaient, pour lui, enquêter sur l’Elfe. Grâce à eux, il avait appris qu’elle s’appelait Dastaël. Mais elle était une véritable paria, solitaire, on ne la voyait que faire des allers retours dans la ville, entrant et sortant de son laboratoire ou de celui de Faranell. Pas de relation connue, pas d’objectif dévoilé. Elle y faisait tout un tas d’expériences – en effet avec des cadavres – mais nul ne savait ce qu’elle préparait. En tout cas, elle était bel et bien à Fossoyeuse ces jours-ci.
Ess était étonné et, quelque part, déçu. Il croyait vraiment qu’elle reviendrait à la charge. Mais plus les semaines passaient, moins il y croyait. Elle avait dû tomber dans son piège, et croire qu’il ne savait rien de plus sur les médaillons. Ainsi, peu à peu, Ess reprenait ses habitudes, et la méfiance le quittait jours après jours. Thaanös était rentré, mais il ne lui avait pas raconté. De toute façon, l’Ingénieur n’aurait pas été intéressé par cette aventure. Et puis, Ess préférait éviter de mettre en avant le fait qu’il avait, plus ou moins, participé à la tuerie d’un navire entier de la Voile.
Bref, la vie avait repris son cours. Mais Ess ne pouvait se départir d’une amère déception. Cette soirée et cette nuit avaient apporté du piment dans sa vie si ennuyante et morne. Soupirant, il bu la dernière goulée de sa bouteille, le regard vide perdu dans l’horizon. Devant lui, la mer. Sous lui, le sable. Et sur lui…

« Alors, c’est quoi la suite ? ♥»


Ess grogna quelque chose d’incompréhensible, essayant d’une main de faire descendre Masha, à califourchon sur lui, tenant de l’autre main sa bouteille vide. Saoûl, si habituellement il se serait volontiers laissé aller avec elle, cette fois, il n’en avait pas le cœur. Chose rare, Masha le savait. Elle le connaissait bien, Ess. En revanche, il était vrai que quand Dastaël lui avait dit « Essnälth », elle n’avait pas pensé à lui, plus personne ne l’appelait comme ça depuis bien longtemps…
Taquine, elle se mit à lui chuchoter des choses à l’oreille, après quoi Ess se laissa volontiers embrasser. Elle devait le retenir toute la nuit, c’était sa mission, confiée par la Démoniste. Mais dans cet état là, cela allait être dur de faire quelque chose de lui… Sans qu’elle ne sache pourquoi, comme par hasard, ce soir, il avait l’alcool mauvais, et elle sentait qu’elle pouvait le perdre d’une minute à l’autre.

« Bon allez… j’me rentre… »
« Oh nooon, Ess… ♥ »

Faisant pression sur ses épaules, elle le fit basculer en arrière. Allongée sur lui, elle couvrit son cou de baisers et paroles osées, mais rien n’y fit : Ess parvint à la faire basculer sur le côté et, laissant tomber sa bouteille dans le sable, il se releva.

« Désolé… Une aut’ fois… »


Et tandis qu’il se mit en marche direction Baie-du-Butin, Masha, derrière lui, l’assassinat du regard. Elle s’empara alors de la bouteille qu’il avait laissé, s’avança derrière lui d’un pas décidé et, avec force, lui éclata la bouteille sur le sommet de la tête.
Le brun s’écroula.

La jeune femme s’accroupie à côté de lui, le retourna, et déversa dans sa bouche quelques gouttes d’une fiole qu’elle avait toujours dans sa poche pour ses soirées de travail. Cette potion de sommeil lui était précieuse lorsque des clients indésirables en demandaient trop, ou devenaient violents. Avec ça, elle était certaine qu’il se tiendrait tranquille jusqu’au petit matin. Difficilement, elle le traina par les aisselles jusqu’à un coin tranquille de la plage de la côte Est, et quitta les lieux, satisfaite de la réussite de sa mission, mais quelque peu déçue de ne pouvoir passer un moment plus intéressant avec le beau brun. Bah, elle était certaine qu’une nouvelle occasion se présenterai bien vite. Quoi que, il avait visiblement des affaires avec Dastaël… Ce n’était pas bon signe du tout… Elle espérait qu’elle ne l’abimerai pas trop, des clients de cette qualité, Masha n’en croisait malheureusement pas tous les jours.

~ ¤ ~

Ess ouvrit les yeux. Le ciel. Lueur orangée. L’arrivée du jour qui chassait la nuit. La lumière renvoyant les Ténèbres pour quelques heures.
Il se redressa alors en un sursaut, intrigué : la plage ? Que faisait-il là ? Se passant une main dans les cheveux, le regard perdu dans le sable, il essaya de se remémorer la veille. Il avait bu, oui, mais pas au point de s’effondrer… Il avait passé la soirée avec Masha… Et puis il avait décidé de rentrer… Le brun plissa les yeux. Pas moyen de se rappeler de la suite. Doucement, il se leva et fit quelques pas. Il aperçu alors la bouteille brisée en deux, au sol. Une bouteille de Rik léger. La sienne, à n’en pas douter. Elle était brisée… tombée ? A moins que… ? Ess leva les yeux, réfléchissant. Intuition ou sensation, il passa sa main sur le sommet de sa tête. Il pu y gratter une légère croûte. Il avait saigné. On l’avait assomé. Masha ? Pourquoi ? Voulait-elle… l’empêcher de partir ? Ecarquillant les yeux, il se mit soudainement en route pour rejoindre la ville, le pas vif. Pieds nus, il était vêtu d’une simple chemise noir à manches courtes et d’un pantalon large gris, usé. Il rejoint bien vite sa planque, et au moment de mettre la clé dans le cadenas, stoppa net son mouvement. Le cadenas était ouvert, la chaine, au sol, n’était plus attachée. Sur le métal du cadenas, de larges entailles prouvaient l’ouverture violente de ce dernier. On l’avais forcé. Il n’était pas question que ce soit Thaanös ayant oublié ses clé, la dernière fois que ça avait été le cas, il avait fait sauté le cadenas à la dynamite. Non, c’était bien trop discret pour venir de lui, d’autant plus qu’il n’était pas sensé rentrer de son voyage avant une bonne semaine.

Non, quelqu’un était entré par effraction. Ess serra les dents. Entre les bizarreries de Thaanös et les petits trésors d’Ess, leur planque était un véritable coffre à trésor. Redoutant le cambriolage, Ess se décida a entrer, mais se mis sur ses gardes : peut-être que les voleurs étaient encore à l’intérieur.
Il entra tout doucement, n’entrouvrant la porte qu’assez pour que son corps fin puisse se glisser dans la pièce sombre. Lorsque ce fut chose faite, il décida de ne pas allumer la lumière : si les voleurs étaient en haut ou dans l’atelier de Thaan, il pourrait les surprendre. Jugeant qu’il était seul dans la pièce baignée de ténèbres, il se mit face à la porte, et poussa celle-ci tout doucement : En la fermant, la pièce serait totalement dans l’obscurité, et connaissant le terrain, il aurait un avantage sur les éventuels visiteurs. Mais alors qu’il s’appuyait de face contre la porte avec délicatesse, pour la fermer sans bruit, quelque chose vint étouffer sa respiration, tandis qu’un bras l’entourait pour le maintenir en place. Un gémissement nerveux s’échappa de la gorge du jeune homme tandis qu’il tentait de donner des coups de coudes à celui qui le maintenait par derrière. Mais l’odeur qu’il respirait était insupportable. Violente, agressive, elle lui brûlait les narines et la gorge, lui faisaient bien vite tourner la tête. Et bien qu’il bloqua sa respiration, il vit bientôt sa vue se troubler, tandis que les membres de son corps ne lui répondaient plus. Alors, ses jambes ne parvinrent à le soulever plus longtemps, et il s’écroula. Et tandis que tout ses sens s’éteignaient, il ne pu qu’entendre, dans une vision démoniaque, ces derniers mots :

« Je suis ravie de te revoir, Essnälth. »


Puis il sombra dans les Ténèbres.

~ ¤ ~


La vue ; un sol recouvert de pavés, sombre, verdit par endroits, là où la mousse parvenait à respirer. L’odorat ; la puanteur du renfermé, de la transpiration, du sang, et cette même odeur chimique qui lui avait brûlé le système respiratoire. Le goût ; comme si il avait avalé cette odeur, la sécheresse de sa bouche, de sa langue, comme un nuage de cendres dans sa gorge. Le toucher ; le froid sous son fessier, ses jambes et ses pieds, la dureté d’un mur de pierre dans son dos, et un contact glacial sur son front. Une gifle, un éclair le frappant en plein visage, faisant picoter sa joue qui retrouvait, doucement, ses sensations. Et enfin, l’ouïe.

« Réveille-toi, et bois. »

Si Ess était trop faible pour bouger, il pu sentir distinctement son cœur tomber de quelques étages en entendant cette voix. Cette voix. Les yeux noirs du jeune homme, entaillés par des vaisseaux sanguins explosés, se levèrent avec dégout, cherchant le regard de celle à qui appartenait cette voix qu’il avait appris à détester. Plissant un coin de la bouche en signe de mépris, il avait vraiment l’air mal en point, avec ses yeux défoncés, ses cheveux plus désordonnés que jamais, sa barbe naissante, sa moustache mal taillée, et ses habits sales et usés. Difficilement il déglutit, pris d’une violente envie d’étouffer la démoniste, mais aucun de ses membres ne répondaient à l’appel. Il la vit glisser vers lui un verre d’eau. Il n’écouta pas ce qu’elle dit à cet instant : assoiffé, il rassembla ses forces pour saisir le verre et boire. Cependant, il garda un quart de son contenu pour, visage levé vers le ciel, laisser couler l’eau sur ses yeux clos, et l’ensemble de sa face. Si le but n’étais pas de le rafraichir, il était de réveiller ses sens et son cerveau comateux. Et, psychologique ou pas, cela fonctionna. Ess reposa avec force le verre au sol, qui manqua de se briser entre ses doigts. Yeux toujours clos, il baissa la tête et, tandis que les gouttes glissaient sur sa peau, son autre main vint avorter leur course, étalant le liquide sur l’ensemble de son visage.

« J'espère que tu ne pensais pas pouvoir t'en tirer aussi facilement ? Je joue ma carte, à présent, Essnälth. Bienvenu à Fossoyeuse. »


Ess leva avec dédain les yeux vers elle et, inconfortable dans sa position de faiblesse, rassembla ses forces pour se relever grâce à l’appui du mur. Se hissant à sa hauteur, il fit un pas en avant et, rebel, cracha :

« Il était temps, je commençais à m’ennuyer. »

Il ne pu s’empêcher de détourner le regard vers l’ombre qu’il voyait glisser derrière elle. Encore un Démon. Ess ne pu retenir un frisson discret. Celui la, si il était plus agréable à regarder que le « chien » des Enfers, dégageait une aura de puissance démoniaque certaine. Il ne pouvait dire pourquoi, ni comment il en venait à penser cela, mais il sentait que celui-ci était plus dangereux que les autres. Peut-être était-ce l’orgueil, dans son regard, étrangement commun à celui du jeune homme en cet instant. On aurait dit que ce Démon avait une véritable âme, dont étaient dépourvus les autres. Comme une singularité. Face à cette montagne d’orgueil, Ess répondit par la provocation, en levant simplement un doigt en l’air, mais celui qui, en général, déplaisait. Le regard mauvais, Ess s’adressait clairement à la fierté du démon dans ce geste vif mais insistant. Et le Démon répondit. Deux filaments visqueux, de noir et de violet, apparurent autour de la gorge de l’humain, pour entraver celle-ci avec force. Coupé de toute respiration, Ess porta ses mains à son cou, essayant de défaire les lanières qui l’étouffaient, mais ce ne fut que le geste de la Démoniste qui fit disparaître d’un coup les filaments diaboliques. Ess reprit sa respiration, penché en avant, main à la gorge, et lança un regard assassin au Démon. Il valait peut-être mieux éviter de le provoquer de la sorte, pour l’instant. Ess s’intéressai de nouveau à Dastaël, puis ses yeux balayèrent la pièce, prenant enfin conscience qu’il était dans un endroit inconnu. Inconnu ? Pas tout à fait. Nul doute qu’il s’agissait de la « demeure » de la Démoniste. C’est alors qu’Ess se rendit compte de l’ampleur de la situation. Il laissa alors échapper un léger rire nerveux, qui résonnait plus comme un reproche. Il écarta légèrement les bras, faisant des petits pas de côté , désignant tout ce qui l’entourait, plantant un regard abasourdi dans les yeux éteints de la Démoniste .

« … Tu déconnes… ? … Prisonnier ? » Il cessa son ton ironique, qui laissa place à celui du reproche « Je te croyais meilleure que ça… C’est pas du jeu… »

Car oui, c’était un jeu, qui s’était installé entre eux. En tout cas, c’était le point de vue d’Ess. Mais en le capturant, elle ne jouait pas à la loyale, Ess, si il était déçu de cette tactique, était en réalité surtout inquiet : il portait le coup sur la triche, mais en vérité, il avait beau réfléchir à toute vitesse, il ne voyait pas d’échappatoire, et ne supportait pas l’idée qu’elle puisse gagner cette nouvelle partie.
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MessageSujet: Re: From hell - Essnälth [ Terminé ]   From hell - Essnälth [ Terminé ] Icon_minitimeVen 11 Nov - 20:17

Sans un mot, la Démoniste quitta la pièce, sous le regard Noir de l'Humain. Prisonnier, oui, il l'était et le resterait, jusqu'à ce que mort s'en suive, jusqu'à ce qu'il crache de sa voix hautaine l'emplacement des médaillons. S'il lui plaisait de voir cela comme un jeu, alors qu'il le fasse et soulage sa peine. Dastaël ne jouait pas. Dastaël ne jouait jamais.

~¤ ~

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MessageSujet: Re: From hell - Essnälth [ Terminé ]   From hell - Essnälth [ Terminé ] Icon_minitime

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