HISTOIRE : Vous souhaitez réellement que je vous narre des millénaires de massacres, d'abominations et d'actes plus abjects les uns que les autres ? Non bien entendu, bien entendu...
Argos, voilà où tout à commencé. Inutile de vous rappeler comment tout cela s'est passé, vous devez déjà le savoir. Le grand et splendide Titan, Sargeras, le cerveau en compote, se pointe et offres aux Draeneis pouvoir, puissance, et quasiment tout ce qu'ils rêvaient. Il n'a pas eut réellement beaucoup d'efforts à faire pour les convaincre. C'est bien pour ça que ça me fait doucement rire lorsque j'entends des mortels vanter les vertus des exilés, de Vellen notamment, et des Naaru...
Ils sont si naïfs et stupides que je pense de plus en plus souvent que ce qui à empêché la Légion de conquérir Azeroth, c'est uniquement les luttes internes. Trop peu de renforts, de troupes envoyés, des coups bas à profusion, voilà ce qui les a empêchés de conquérir cette planète. Une succession de malheureux évènements à alors précipité la chute des plus grands. Il ne reste donc à la tête de la Légion que le Trompeur, et ci et là, quelques démons un peu plus intelligents que leurs congénères prennent la tête de ces derniers, attendant patiemment le retour de leur maître.

C'est là qu'intervient, Naezzar, Seigneur de la Fin des Temps, fils du Carnage, apôtre de l'Apocalypse. Ces titres, ces surnoms, peuvent sembler présomptueux, mais lorsque vous connaîtrez son histoire vous comprendrez qu'ils sont amplement mérités.
Fidèle lieutenant d'Archimonde, il l'a suivit durant toutes ses conquêtes, massacrant des peuples entiers sans sourciller, en moins d'un battement d’œil à l'échelle temporel de l'Univers.
Lorsque le Stratège l'envoya conquérir son premier monde, seul, Naezzar ne fit pas les choses à moitié. Il employa toute sa ruse, sa force, et son intelligence à soumettre ou corrompre la peuplade de ce monde. Ils luttèrent bien entendu, mais bien vite, ils acceptèrent la soumission, préférable à l'annihilation dans de terribles souffrances. Durant de nombreux siècles, il en fut ainsi. Mais un jour, il connut la défaite.

Il ne pu accepter cela. Sa rage fut si grande qu'il songea même de détruire ce monde en le saturant d'énergies magiques. Son mentor le ramena à la raison, en usant de méthodes... peu commodes.
Désireux de plaire au seul qui avait grâce à ses yeux, Archimonde, et non le très grand Sargeras, il se montra implacable. Avec minutie, il prépara la conquête de cet îlot de résistants sur l'échiquier galactique. Durant un siècle, il souffla le chaud et le froid sur ce monde, étant tantôt diplomate, tantôt monstrueux. Le point d'orgue de cette campagne fut le siège de leur sanctuaire, où leurs prêtres et prêtresses, au soi-disant don de prédiction, se battirent avec acharnement durant plus de dix ans. Leur niveau technologique était bien supérieur à celui des jeunes races d'Azeroth, et leur connaissance de la magie bien plus grande également. Naezzar avait enfin trouvé un ennemi à sa mesure, et ce fût alors sans aucun doute le moment le plus joyeux de toute son existence.

* * *

Le bruit des gigantesques canons résonnaient dans le camp de la Légion. Voilà près de dix années que la forteresse de Ner-eya était assiégée. S'étendant sur presque toute la surface de la plus haute chaîne de montagnes de la planète, soit des centaines de kilomètres carrées, elle était auto-suffisante et réputé imprenable. Jusqu'à aujourd'hui. Les noirs canons couverts de runes d'Eredun vomissaient nuits et jours leurs terribles munitions sur la forteresse. Les murs autrefois blancs et immaculés de la forteresse étaient aujourd'hui crasseux et couverts de divers substances. Pourtant ils étaient toujours intacts, preuves que leur invulnérabilité n'était pas qu'une légende.

Contemplant le spectacle, Naezzar se tenait là, sur un promontoire rocheux situé au milieu de son campement. En réalité, le campement se entourait toute la forteresse, et était donc immensément long. A intervalles réguliers, des canons orgues étaient placés, entourés par une foule hétéroclites de démons. Chaque jours, la Légion Ardente attaquait avec une rage et une férocité qui n'allait pas en diminuant. Chaque jours, ils étaient repoussés. Cela ne déplaisait pas à Naezzar, qui s'amusait comme un petit fou. Néanmoins, ce n'était visiblement pas l'avis de son maître.

- Maître ? Nos éclaireurs nous ont rapportés le même message qu'hier. Aucuns renforts en approche.

Le petit démon difforme qui lui faisait quotidiennement rapport de la situation se recroquevilla, attendant un signe de la colère de l'Eredar. Il n'en fut rien. Ce dernier resta étrangement calme, ne détachant pas son regard de la forteresse. Ce fut à peine si sa queue reptilienne bougea, geste qui trahissait généralement un état émotionnel profond et changeant.

- Il me test... Il veut voir ce que je peux faire sans renforts. Voilà qui rend le jeu encore plus intéressant...
- Maître, le Trompeur vous a envoyé un de ses agents, lui... Un Nathrezim... Voulez-vous que je le fasse venir ?

Cette fois-ci, Naezzar, bougea. Et vite. Malgré sa haute stature, il se mouvait avec grâce et légèreté, chacun de ses pas s'enfonçant néanmoins dans le sol boueux du campement. Autrefois une plaine verdoyante s'étendait ici, le centre névralgique des troupes démoniaques. Il n'en restait que cendres, terres et roches, les forges improvisés ayant transformés tout ce qui pouvait servir. La queue de l'Eredar bougeait frénétiquement, il bousculait ou détruisait tout ce qui se trouvait sur son passage.
Le camp n'était pas très large, vu qu'il devait entourer sans discontinuer la forteresse. Il était donc plus que long, une longue bande noirâtre, rougeâtre, verdâtre ; bref, emplie de couleurs démoniaques,de clameurs et sons inhumains, voilà ce qu'était le camp qui ceinturait le sanctuaire.

En quelques minutes, après avoir traversé une infime partie du camp, Fin-des-Temps arriva à l'un des quatre portails dimensionnel, lieu où arrivait en temps normal les renforts. Il y en existait plusieurs dans le campement, mais celui-là était le plus imposant, avec ses hautes colonnes d'un noir profond aux reflets rouges, et ses runes gravés dans le sol et scintillantes. Il servait parfois de lieu de réunion, comme en ce moment. Naezzar avait bien une tente, car oui, certains démons aiment à se reposer et à avoir un endroit à eux, avec leurs affaires personnels.

Le Nathrezim l'attendait, nonchalemment adossé à l'une des colonnes, contemplant avec une feinte passion ses longs ongles noirs.

- Nathrezim...
- Eredar...

Voilà qui était de bon augure. Si le démon faisait l'erreur de laisser Naezzar le percer à jour, c'en était fait de lui.

- A ce que je sais, vous ne recevez plus de renforts. Je suis venu vous proposer mon aide.
- Je crois qu'on vous à mal informer, c'est moi qui ait explicitement fait comprendre à mon maître Archimonde, que je n'avais nul besoin de renforts pour prendre la forteresse aux Léonins...

Comme disent les humains, un-zéro, la balle au centre. L'apôtre de l'Apocalypse avait une petite idée sur la manière d'utiliser la chauve-souris. Les Nathrezims étaient trop confiants, et beaucoup d'entre eux croyaient à tort que les Eredar étaient incapable de faire preuve de ruses, de duperies et de sens politique. Le seul Nathrezim que Naezzar estimait alors était Tichondrius, par sa capacité à gérer avec habilité ses troupes, mais également avec force, preuve que les mensonges n'étaient pas les seuls outils en sa possession.
- Comment-comptez vous faire ?

Un léger et presque imperceptible sourire apparut sur la face de l'Eredar. Il le tenait, là, au creux de sa main, après seulement quelques phrases.

- Je comptais réunir mes plus puissants sorciers et invocateurs, pour investir un lieu semble-t-il créé par les Titans. Une immense force magique, parait-il indomptée, y réside, et je compte bien l'utiliser pour créer un vent de panique si puissant que ce monde tombera à mes pieds comme un fruit mûr.

Voilà qui était fait. L'autre allait cogiter, finalement demander à faire partit de l'expédition. Bien entendu, Naezzar accepterait, et il accompagnerait même la petite troupe. Une fois à l'intérieur, trois de ses objectifs se réaliseraient. Tous les démons capables de prendre sa place parmi ses suivants disparaitront, le Nathrezim également, et définitivement ; et surtout, la planète tomberait.
Il n'avait pas voulu entamer ce plan jusqu'à présent parce qu'il avait d'autres moyens à sa disposition. Mais avec le tarissement de ses troupes, la donne était tout autre.

Plantant là le Seigneur de l'Effroi, le fils du Carnage donna des ordres simples. Repli des troupes autour des canons, préparation de l'expédition, et surtout, envoi d'émissaires à la citadelle pour créer une diversion. Les Léonins contrôlaient les cieux, et ils avaient la possibilité de faire capoter l'opération, ce qui était tout bonnement exclu.



* * *

Finalement, tout se passa presque comme prévu, ou presque. Dans la chambre des Titans, ils durent affronter plusieurs gardiens avant de se retrouver face à le Vengeance d'Aggramar. Naezzar tira rapidement la conclusion que ce monde était jeune, et il prit un énorme plaisir à ruiner petit à petit l’œuvre de l'ancien second de Sargeras. La Vengeance protégeait le vortex de magie qui alimentait la planète. Pendant que les démons affrontaient la créature, Naezzar tissait avec minutie un sort qu'il n'avait jusque ici jamais essayé. Le but était de créer un vent, une bourrasque si puissante qu'elle hanterait à jamais ce monde, gangrénant et aliénant grâce à la magie brute du vortex toute forme de vie. Tous ses lieutenants et le Nathrezim furent tout simplement annihiler par l'avatar d'Aggramar. Heureusement pour la Fin-des-Temps, son sort était achevé, et il s'enfuit donc de la chambre rapidement, laissant le Vent prendre forme et souffler sur la planète. Certains disent aussi que ce serait l'Avatar qui l'aurait aidé à achever son œuvre, pour de mystérieuses raisons, mais surtout, par esprit de vengeance. Le Titan aurait préféré que Sargeras n'ait qu'une coquille vide si ce monde devait tomber...

Mais revenons en arrière. Au début du siège du sanctuaire léonin, l'Eredar tenta une ruse, qui échoua. A un moment de son plan il rencontra le doyen des prêtres et mages léonin, un puissant aveugle, faible physiquement mais incroyablement habile à manipuler les flux magiques, et surtout à les voir. Lorsqu'il fut face à Naezzar, il aurait eut ces mots : "Voici donc venu la fin des Temps. L'apôtre de l'apocalypse, du carnage et des légions destructrices est à nos portes. Bientôt soufflera le vent fou, qui sans cesse tournoyant, annihilera tout."

Bien entendu, le démon ne crût pas un instant à ces sornettes, même si elles étaient flatteuses. C'est parce qu'il aimait ce qu'il considérait comme des titres qu'il ordonna qu'on le prénomme après cela de cette façon.

Jusqu'ici donc, tout se passait comme prévu. Le Vent, ou la tempête magique, mit deux années à arriver jusqu'à la forteresse des Léonins. Elle ravagea lentement tout sur son passage, ne laissant derrière elle que ruine, désolation, et terres stériles. Les Démons qui étaient là furent également décimés, incapables de se défendre et de comprendre la nature du mal, puisque les seuls aptes à le faire étaient au loin, décimés. Naezzar quant à lui était retourné auprès d'Archimonde, certains que le monde qu'il devait soumettre l'était. La colère du bras droit du Titan Noir fut sans limites.
Naezzar était le seul à pouvoir retourner sur la planète, la tempête magique menaçant d'attaquer tout autre personne qui y irait. Le seul qui aurait pu y échapper et absorber la magie du vortex était Sargeras, mais il se serait alors mit à portée de frappe d'Aggramar, en position délicate, c'est pourquoi il ne le fit pas.

Lorsque enfin, le Destructeur de mondes cessa de torturer son lieutenant, il le relégua à des tâches subalternes, son statut étant alors inférieur à bien des autres. Il en fut ainsi jusqu'à il y a peu...
La mort de bien des têtes pensantes de la Légion lui offrait une carte à jouer. Il n'allait franchement pas s'en priver.


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