Atreus débarqua dans la ville des corsaires sur le dos de son fidèle bélier Jake. Tout essoufflé, il jeta un œil sur un cadran argenté qui se révélait être en fait une montre. Merde. Il était en retard. Espérons que les deux jeunes femmes étaient au rendez-vous et n'attendaient pas depuis trop longtemps. Le chaman n'arrivait jamais à l'heure. Caprice ? Même pas. Malgré qu'il fasse tout pour ne pas débarquer en retard, à chaque fois un coup du sort l'empêchait d'arriver à l'heure.

Quelques minutes auparavant, il était tombé sur un gorille de Valbrume particulièrement agressif et collant. Sans prévenir et sans raison particulière, ce dernier lui était tombé dessus au détour d'un virage. Le primate au pelage argenté, frénétique et en colère, s'était jeté sur Jake qui, sous la force du coup, s'était affalé sur le sol, faisant par là-même tomber Atreus. Le chaman avait eu la présence d'esprit de rouler sur le côté, manquant de se faire écraser par le grand singe. Le draeneï lança un éclair vers les yeux de l'assaillant primitif, qui hurla instantanément de douleur, se tenant les yeux avec ses grandes mains. Le jeune chaman remonta prestement sur son bélier avant de s'éloigner de quelques mètres. Il lança un sort de soin au malheureux gorille avant de partir au galop. Le primate le regarda partir, les yeux et la bouche grande ouverte avant se plonger dans la jungle, l'air renfrogné.

Bref. Cet épisode bénin l'avait pourtant retardé d'une bonne dizaine de minutes. Suffisamment en tout cas pour arriver en retard. Pestant une nouvelle fois contre lui, il trotta en direction des quais. Arrivé au ponton principal, il descendit de sa monture, tout en saluant le garde le plus proche. Il connaissait bien ce charmant petit port. Combien de fois avait-il embarqué ici vers de folles aventures ? Il ne les comptait plus. Malgré que Baie-du-Butin soit devenu de plus en plus le repaire des malfrats et des malandrins les plus recherchés d'Azeroth, Atreus l'aimait pour ce qu'il était. Un port sympathique et atypique.

Marchant doucement sur le bois du ponton, tenant Jake par la bride et faisant résonner ses sabots, il se dirigea vers la Taverne, bien connu, du Loup de Mer. Le maître des lieux, Tôlardier, salua le draeneï avec ce qui s'apparentait à un sourire sincère pour les gobelins.

« Hey r'gardez qui v'la ! L'explorateur Atreus, rien qu'ça ! Alors, qu'est-ce que j'te sers cet'fois-ci ? Un p'tit rhum des mers du sud de dix ans d'âge ? »

Le chaman eut un sourire avant de couper court à la fébrilité du tavernier. Cela faisait en effet un moment qu'il n'était pas venu séjourner ici, et Tôlardier aimait le récit de ses aventures et les découvertes qu'il rapportait sans son auberge. Mais cette fois-ci, ce n'était pas ça qui l'amenait.

« Salut Tôlardier ! Mais, désolé l'ami, pas d'histoire ni d'aventure palpitante aujourd'hui. J'viens pour un rendez-vous important. J'te raconterai des nouvelles croustillantes la prochaine fois. » Il lui fit un clin d'œil avant de reprendre son air sérieux. « As-tu vu deux jeunes femmes, une gnomette aux cheveux roses éclatants et une timide elfe de la nuit aux cheveux longs et verts ? Elles m'attendent pour un sujet important et... Sers-moi plutôt un verre d'eau bien fraîche, j'reste pas. »

L'aubergiste gobelin acquiesça tout en réfléchissant, ces yeux malins roulant vers le haut. D'instinct, il servit le verre d'eau demandé tout en répondant à Atreus.

« Ouais, j'crois qu'elles sont là. Elles attendent à l'étage si j'm'abuse ! Et cela fait un bon moment qu'elles y sont. S'rais-tu en r'tard l'ami ? »

Le gobelin ricana tout en tendant un grand verre d'eau au draeneï. Ce dernier soupira ironiquement sans répondre à la question cynique de son ami. Après un « merci » hâtif, il s'empressa se monter quatre à quatre les marches de l'escalier de bois abimé. Vu l'heure, la taverne n'était pas très remplie mais il dut quand même éviter une bonne dizaine de clients plus que douteux, les uns titubant, les autres gueulant partout leur joie de vivre.

Quelques instants plus tard, le chaman débarqua en trombe dans la pièce de l'étage, plus aérée et surtout moins surpeuplée. Atreus repéra les cheveux flashis de la gnomette et se dirigea vers la table où les deux jeunes femmes l'attendaient. Il leur lança un salut maladroit.

« Hum. Salut mesdames. Désolé du retard j'ai eu un petit... Contretemps. »

Il s'assit lourdement près de Shadina, buvant une lampée de son verre d'eau avant de le poser devant lui, sur la petit table crasseuse.

« En tout cas, je suis heureux de constater que vous êtes venues. J'ai peut-être précipité un peu le rendez-vous à la Bibliothèque mais j'avoue que cette histoire m'inquiétait... » Il but une autre gorgée en se tournant tour à tour vers les deux femmes. « Vous n'avez pas eu d'autres phénomènes liés à vos médaillons ? »

Le chaman attendit les réponses, le regard curieux et soucieux.

[ HRP : RP court mais je voulais poster rapidement pour continuer notre RP passionnant de la Biblio' =D Myriaë, Shadina... A vous d'jouer ! ]

Baie du butin, 18h23, la veille

"Ah! Enfin la terre ferme!", s'exclama Myriaë en descendant du bateau.

Non pas qu'elle n'aimait pas ce mode de voyage, mais rester enfermée dans la cabine d'un capitaine lubrique sur un navire plein de matelots saouls pendant plus de 20 heures lui avait fortement déplu.
En effet, à peine sortie de la bibliothèque elle avait foncé à l'auberge pour récupérer ses affaires, et avait chevauché à bride abattue jusque Ménéthil, où elle était montée dans le premier navire qui pouvait l'accueillir. Pas de chance pour elle, elle était sûrement tombée sur un des pires bateau qui sillonnait l'océan. Après un rapide passage à Cabestan où les marins avaient chargé une cargaison d'origine douteuse sur le navire ils avaient enfin levé l'ancre pour Baie du Butin. Au moins était elle arrivée.
Certes elle était sale, crasseuse, et malodorante, mais elle était arrivée à destination en un seul morceau.

Bien, il était temps de se mettre en quête d'une auberge convenable pour passe la nuit. Ils avaient rendez-vous le lendemain à 12h00 à la Taverne du Loup de Mer, et c'est donc tout naturellement que Myriaë poussa la porte de cet établissement.
Le brouhaha des conversations frappa la démoniste comme une bourrasque.
Elle trouva place à une table presque inoccupée; elle n'était pas aussi proche du feu qu'elle l'eut souhaité mais il faisait toujours plus chaud que sur le bateau. Elle se fit servir une chope de bière qu'elle jugea très bonne, et un bol de ragoût mal assaisonné mais bien supérieur à ce qu'elle avait eu sur le bateau. Elle envisagea de prendre une chambre ici mais les bruits, les chocs, cris aigus et rires qui provenaient de l'étage lui firent comprendre que dans cet établissement les lits ne servaient pas à dormir. Elle était fort étonnée que le draeneï, qui leur avait suggéré de se retrouver ici, apprécie l'ambiance qui régnait dans la taverne. Et elle doutait que la jeune elfe trouve cet endroit à son goût.
Elle se demanda combien de temps il fallait rester prostituée avant de s'en lasser... ou de s'y habituer. Elle tentait de s'imaginer ce qu'elle ressentirait à s'offrir aux hommes présents contre de l'argent. Ils n'avaient rien d'attirant, la mer enlaidissait le marin. Rares étaient les clients qui auraient pu lui faire envie, et ceux qui étaient encore jeunes, en bonne santé et bien musclés étaient crasseux et dépourvus de manière.

Myriaë fut tirée de sa rêverie par une bagarre entre deux marins à la table juste à côté de la sienne. Elle en profita pour payer rapidement son repas au gobelin qui tenait cette taverne et pour en sortir afin de chercher un endroit où passer la nuit.
Elle se dirigea vers une auberge qui lui semblait correcte, propre et entretenue. La gnome poussa le porte de l'Auberge de la Sirène Écarlate, et se dirigea vers le tavernier à l'air austère.

"Bonjour! Serait-il possible d'avoir une chambre pour la nuit s'il vous plait?"

L'aubergiste étudia Myriaë de la tête aux pieds avant de lui répondre:

"Vous n'êtes pas du genre à rentrer saoul et à tout casser, n'est ca pas? Parce que dans ce cas vous n'avez rien à faire à La Sirène Écarlate."

"Oh, non, bien sûr que non. Je suis épuisée et je ne recherche qu'une chambre pour la nuit."

"Bien, prenez la chambre à gauche en arrivant sur le palier. Si vous voulez un bain il y a une pompe, un baquet, et une cheminée dans la remise, derrière. Le feu est couvert mais vous n'aurez pas de mal à le faire repartir. Faites votre toilette et restez aussi longtemps qu'il vous plaira, mais n'oubliez pas: laissez tout aussi propre que vous l'avez trouvé. Mon établissement est une maison bien tenue; il y en a qui n'aiment pas ça, qui veulent boire, manger, crier et se battre jusqu'à pas d'heure; si c'est ce que vous cherchez il vous faudra loger ailleurs. Chez moi quand un honnête homme paye pour un lit propre; il l'a; pour un repas bien préparé, il l'a. Ce n'est pas de la haute cuisine mais les aliments sont sains, cuits du jour, et ils sont accompagnés d'une chope de bonne bière. Ce n'est pas une taverne ici, ni un lupanar, ni un tripot, non madame. C'est une maison bien tenue. Bien tenue."

Elle remercia gentiment le patron de l'auberge, puis se dirigea vers la remise dont il avait parlé.
Elle y trouva une pompe à eau, un baquet, et un âtre, comme l'avait promis le propriétaire. Ici, tout comme dans la bâtiment principal, tout était propre. C'était l'avantage, pensa Myriaë, de loger dans un établissement bien tenu. Elle tira plusieurs seaux d'eau qu'elle mit à chauffer. Un pot de savon mou était à la disposition des clients et elle s'en servit généreusement, enlevant plusieurs couches de crasse et de sel. Elle quitta ensuite le baquet pour se rhabiller. Quel plaisir de sentir des vêtements propres, chauds et secs sur une peau propre, chaude et sèche. Elle fourra ses vêtements sales dans son sac et nettoya rapidement la pièce. Elle chercherait le lendemain une blanchisserie où faire laver tout ça.
Elle repartit ensuite vers le bâtiment principal, souhaita une bonne nuit à l'aubergiste, et monta se coucher. Son lit était confortable et la nuit fut très reposante.


Baie du butin, 10h12

Myriaë se réveilla en pleine forme après une bonne nuit de sommeil réparateur et revigorant. Elle s'étira, s'habilla, et descendit dans la salle commune afin d'y prendre son petit-déjeuner.

"Avez-vous bien dormi madame?"

"Très bien, merci. Votre établissement est d'une qualité remarquable."

"Nous nous efforçons de satisfaire nos clients.", répondit l'aubergiste en s'inclinant.

Après avoir fini son repas Myriaë remonta dans sa chambre afin d'examiner à nouveau le talisman. Le médaillon en lui-même était en acier trempé, d'une solidité à toute épreuve; alors que les symboles qui l'ornaient étaient en ivoire, un puissant catalyseur magique, directement incrustés dans le médaillon quand il avait été fondu. Pas de doute, celui qui avait fabriqué ces talismans était un maitre dans son art.
Ensuite ces symboles... Un pentacle, et un crâne. Myriaë rit intérieurement. La signification des symboles était son domaine de prédilection. Et ceux-ci représentaient tant de choses... et si peu à la fois. Le crâne - symbole de la mort, simple, rapide, brutale - pouvait représenter le siège de la pensée, la voûte céleste, un trophée de chasse, et il était également l'analogue de la putréfaction alchimique (la mort corporelle est un prélude de la renaissance à un niveau de vie supérieur).
Puis le pentacle, lui aussi lourd de sens... Le pentagramme à 5 branches est un des symboles les plus anciens du monde. Il représente, parmi d'autres significations, la magie elle-même, la domination de l'esprit sur les éléments de la création matérielle. Ou encore il pouvait représenter l'homme, la tête droite, les bras et les jambes écartées, et le cercle extérieur - sans début ni fin - était la représentation de l'esprit et de ses possibilités infinies; il symbolisait alors la perfection et l'harmonie. On associait également le pentacle aux dieux noirs et aux puissances occultes. Pour d'autres il pouvait être signe de connaissance spirituelle, justice, commencement, ou encore symboliser la guérison.
Tant de significations... Et pourtant aucune qui collait au rôle et aux pouvoirs dont il disposait. Quelque-chose avait du lui échapper, mais quoi? Elle était maintenant certaine, le talisman contenait encore des pouvoirs cachés.
Il était maintenant temps de passer à la dernière partie de son examen. La plus délicate, et la plus dangereuse. Lancer des sortilèges d'analyse sur un artefact aux pouvoirs inconnus était toujours extrêmement risqué, et tester ses défenses magiques également. Myriaë se mit en place, et commença l'incantation d'un charme de détection. Le résultat ne rassura pas la démoniste. Elle avait rarement vu un objet aussi bien protégé. Tout d'abord une protection contre le feu (basique, mais efficace), afin qu'il ne fonde pas; et ensuite un écran de protection contre tout sortilège visant à le détruire. C'était tout. Aucune information quant aux pouvoirs de l'objet ne lui avait été dévoilée.

La gnome fut tirée de sa réflexion quand le pendentif se mit à briller et à léviter, comme dans la bibliothèque. Elle l'attrapa avant qu'il ne lui échappe et le fourra dans sa poche. Le médaillon devait sûrement réagir à la présence de son homologue dans la vile. Myriaë rassembla ses affaires et se dirigea tranquillement vers la Taverne du Loup de Mer.

L'atmosphère y était déjà moins pesante que la veille, les marins préférant se saouler le soir plutôt que le midi. Elle s'approcha du patron qui lui indiqua que Shadina l'attendait déjà en haut. Myriaë monta et fut heureuse de découvrir que la salle du haut était plus agréable que celle du bas. Elle prit place à côté de Shadina, qu'elle salua poliment. L'elfe n'étant pas bavarde, et la gnome n'ayant rien à raconter (si ce n'est ses découvertes de la matinée, mais elle préférait attendre que tout le monde soit présent pour en parler), un silence pesant s'installa entre elles deux alors qu'elles attendaient Atreus.
La jeune et timide elfe était-elle préparée à ce qui les attendait? Elle semblait à peine sortie de l'enfance... Mais si elle était venue aujourd'hui c'était qu'elle voulait elle aussi percer le secret de ces talismans après tout.

Le chaman arriva avec plus de deux heures de retard, mais Myriaë ne lui en tint pas rigueur, elle était elle-même rarement à l'heure.

"Hum. Salut mesdames. Désolé du retard j'ai eu un petit... Contretemps."

Myriaë lui sourit alors qu'il s'asseyait à côté de Shadina.

"En tout cas, je suis heureux de constater que vous êtes venues. J'ai peut-être précipité un peu le rendez-vous à la Bibliothèque mais j'avoue que cette histoire m'inquiétait... Vous n'avez pas eu d'autres phénomènes liés à vos médaillons ?"

Myriaë vérifia que personne aux alentours ne pouvait les entendre, prit une longue inspiration puis commença:

"Des phénomènes, non. Mais j'ai mené quelques examens sur le pendentif, et il s'avère qu'il est extrêmement bien protégé. Si pour une raison X ou Y nous étions amenés à devoir le détruire j'ai bien peur que nous en soyons dans l'incapacité." Elle observa ses compagnons, que cette nouvelle ne semblait pas réjouir plus qu'elle. "J'ai également tenté de comprendre ce que pouvaient signifier le crâne et le pentacle, mais sans succès. Il n'y a que deux possibilités de rapport entre ces signes: La représentation de l'esprit, et l'Alchimie. Le problème est que ces deux thèmes n'ont aucun rapport avec la Lame Ardente, à moins que quelque-chose ne m'échappe. Je ne sais pas si vous vous y connaissez en matière de symboles, si ce n'est pas le cas je vous demanderai simplement de me croire, le temps presse et vous expliquer cela en détail serait bien trop long."

Elle se tourna à présent vers l'elfe, afin d'écouter ce qu'elle avait à dire.

Après une longue discussion a la bibliothèque d’Hurlevent, Atreus, Shadina et Myrïae s’était donnez rendez-vous a 14h à la Taverne du loup de mer.

Elle s’était rendue juste après la conversation chez elle pour rassembler ses affaires, enfin, si on pouvait appelez sa chez elle. Elle n’avait pas de maison fixe, elle passait la plupart de son temps a chercher des auberges pour dormir.

Elle prépara ses affaires pour le lendemain et passa une dernière nuit a l’auberge. Elle rentra dans sa chambre et tomba comme une masse sur son lit, quelle journée ! Elle n’en revenait toujours pas, l’histoire des bijoux la dépassait complètement… Il faut avouer que tout ce qui est en rapport avec la magie était un peut trop compliqué pour elle, elle préférait largement la nature. Rien de surnaturel, des paysages magnifiques… Dans quelles galères sont père l’avait foutu.

C’est sur ces pensées que la chasseresse s’endormit avec au pied de son lit, un félin éveillé. Au moins, elle ne risquait rien pendant son sommeil.

Après une première partie de sommeil très agité, elle faisait des horribles cauchemar et se réveillait en sursaut plusieurs fois dans la nuit. Heureusement la deuxième partie de la nuit fût moins agité, Skara qui avait sentie la panique de l’Elfe s’était allongé a coté d’elle, sa fourrure chaude et douce l’avait calmé et rassuré.

Shadina eut du mal à se réveiller, il était 9h et il fallait partir. Elle prépara toutes ses affaires, les mirent dans son sac et elle descendit de sa chambre. Elle s’adressa a la patronne de l’auberge :

« Bonjour, je vous rends les clés de la chambre ainsi que les pièces d’or que je vous dois, merci de votre accueil et a bientôt madame.
_ A bientôt et merci a vous d’être venue. »

Elle était enfin prête pour une aventure un peu spécial… Elle prit le chemin le plus court pour rejoindre le maître des griffons, comme ça, elle allait rapidement rejoindre Baie-du-butin.

« Ah, bonjour Shadina, comment vas-tu aujourd’hui ?
_Très bien et toi ?
_ En pleine forme, répondit-il d’un grand sourire, où veux-tu allé cette fois-ci ?
_ Baie-du-butin s’il te plaît Dungar.
_ Mais avec plaisir mademoiselle, répondit-il en riant, ton griffon t’attend las bas. Allez salut !
_ Au revoir. »

Elle s’approcha du griffon et prit Skara dans ses bras pour qu’il aille a la première place et…

*Houa il est vachement lourd ! Je devrais peut être lui acheter moins de viande…*

Après un gros effort, elle réussit a mettre le tigre sur le dos du griffon, elle s’installa a son tour derrière son gardien. Elle adorait les voyages en griffon, le paysage vu de haut était vraiment magnifique. Skara lui préférait largement le plancher des vaches, pour une fois c’est elle qui devait le rassuré et le protégé. Ceci la faisait sourire.

Après une longue heure de vol, ils atterrirent enfin a destination. Elle rentra dans la ville commerciale et salua les gardes poliment. Elle n’aimait pas vraiment cette ville, elle était remplie de gobelins sournois, de malfrats et de personnes qui faisait des choses pas très saines. C’était aussi la ville d’une vieille connaissance…

Elle n’était pas venue très souvent dans cette ville et elle ne trouvait jamais la Taverne du Loup de mer. Pourtant quand quelqu’un lui indiqué le chemin, elle trouvait facilement. Elle chercha un gobelin en soupirant pour lui demandé la direction. Elle en trouva un.

« Bonjour, sauriez-vous où se trouve la Taverne du Loup de mer ?
_ Bien sûr, continuez tout droit et vous la trouverez.
_Merci. »

*Ah oui, c’était encore plus simple que dans ses souvenirs…*

Elle demanda a Skara de la suivre et eut un petit rire en le voyant marcher bizarrement, le vol n’était jamais agréable pour un tigre.

Elle suivit le chemin que le gobelin lui avait indiqué et rentra dans la taverne. Elle demanda au patron du bar une chambre, celui-ci accepta et lui donna les clés. Elle monta donc dans la chambre suivit de Skara, elle posa son sac et ses armes contre un mur et s’installa sur une chaise.

Peu de temps après, elle vit la gnome arrivée, elle salua poliment Myriaë.

Le temps passait et aucune des deux parlaient, l’Elfe n’était pas très bavarde, la gnome un peu plus mais Shadina avait l’impression qu’elle n’avait rien a dire ou qu’elle ne voulait rien dire.

Le Draenei était en retard, bizarre, elle avait l’impression que cette histoire de pendentif l’intéressait beaucoup…

Bref, une bonne dizaine de minutes plus tard, il débarqua dans la chambre.

« Hum. Salut mesdames. Désolé du retard j'ai eu un petit... Contretemps. »

Ceci, les deux jeunes filles l’avaient remarqué pensa-t-elle avec un petit sourire.

« En tout cas, je suis heureux de constater que vous êtes venues. J'ai peut-être précipité un peu le rendez-vous à la Bibliothèque mais j'avoue que cette histoire m'inquiétait... »

Il but une petite gorgée de son verre d’eau et reprit :

« Vous n'avez pas eu d'autres phénomènes liés à vos médaillons ? »

C’est la gnome qui répondit la première.

"Des phénomènes, non. Mais j'ai mené quelques examens sur le pendentif, et il s'avère qu'il est extrêmement bien protégé. Si pour une raison X ou Y nous étions amenés à devoir le détruire j'ai bien peur que nous en soyons dans l'incapacité."

L’Elfe était étonnée qu’une chose si petite soit aussi puissante, la gnome ayant repris son souffle, elle continua :

"J'ai également tenté de comprendre ce que pouvaient signifier le crâne et le pentacle, mais sans succès. Il n'y a que deux possibilités de rapport entre ces signes: La représentation de l'esprit, et l'Alchimie. Le problème est que ces deux thèmes n'ont aucun rapport avec la Lame Ardente, à moins que quelque-chose ne m'échappe. Je ne sais pas si vous vous y connaissez en matière de symboles, si ce n'est pas le cas je vous demanderai simplement de me croire, le temps presse et vous expliquer cela en détail serait bien trop long."

Myriaë se tourna vers elle l’air de dirent : « et toi ta trouvés quoi ? ». L’Elfe n’avait rien découvert comparé a la Gnome, Elle ne connaissait rien a la magie et elle ne voulait pas faire de grosse bêtises. Elle s’adressa donc aux a la Gnome et au Draenei :

« Je n’ai rien découvert, je ne connais rien a la magie et je ne voulait rien faire d’insensé, désolé… »

« Des phénomènes, non. Mais j'ai mené quelques examens sur le pendentif, et il s'avère qu'il est extrêmement bien protégé. Si pour une raison X ou Y nous étions amenés à devoir le détruire j'ai bien peur que nous en soyons dans l'incapacité.J'ai également tenté de comprendre ce que pouvaient signifier le crâne et le pentacle, mais sans succès. Il n'y a que deux possibilités de rapport entre ces signes: La représentation de l'esprit, et l'Alchimie. Le problème est que ces deux thèmes n'ont aucun rapport avec la Lame Ardente, à moins que quelque-chose ne m'échappe. Je ne sais pas si vous vous y connaissez en matière de symboles, si ce n'est pas le cas je vous demanderai simplement de me croire, le temps presse et vous expliquer cela en détail serait bien trop long. »

Atreus écouta attentivement la gnomette démoniste. Son discours était intéressant et instructif et il était content qu'elle ait réalisé des expériences sur le médaillon. Sa culture de l'ombre était primordiale dans cette affaire. Pourtant, malgré cela, elle n'avait pas l'air d'avoir réussie à percer le mystère du sombre objet. Étrange. La timide voix de l'elfe se fit entendre.

« Je n’ai rien découvert, je ne connais rien a la magie et je ne voulait rien faire d’insensé, désolé… »

Le chaman sourit à la vue de la mine déconfite et gênée de la jeune elfe de la nuit. Il but une nouvelle gorgée de son verre d'eau avant de prendre la parole.

« Ne t'excuses pas Shadina. Tu as bien fait de ne pas essayer de percer seule les secrets de ce médaillon. Tu n'as pas les connaissances requises et nous ne savons pas encore de quoi ces choses sont capables. L'aura sombre qui les entourent n'est pas rassurante. » Il se tourna vers la démoniste. « Myriaë, très bonne initiative de réaliser quelques analyses ! Au moins maintenant, nous savons qu'ils sont protégés. Reste à savoir pourquoi et surtout, à quoi servent-ils... Sinon... » Le draeneï se pencha sur une de ses sacoches en cuir et en sortit une liasse de parchemins. « Pour répondre à ta question Myriaë... » Il les posa sur la table, farfouillant entre-eux avant d'attraper une feuille plus petite mais couverte de gribouillis et de symboles. « ...J'ai aussi mené quelques recherches de mon côté sur le symbolisme du pentacle. Bon, j'ai pas grand chose et ça me ramène à ce que tu as découvert. La représentation de l'esprit, l'alchimie...etc. Pourtant, j'ai relevé quelque chose qui pourrai peut-être être en rapport avec la Lame Ardente. D'après ce que j'ai trouvé... » Il chercha des yeux les informations qui l'intéressait. « …Le pentacle a un symbolisme assez important. Il a une signification différente selon les cultures, les civilisations, les sociétés... Alors que dans certaines il représente la Perfection, la Connaissance, la Création, dans d'autres, le pentacle est signe du Mal. Avec un grand M. C'est possible que ce ne soit juste qu'un symbole comme un autre désignant la Légion Ardente, leurs actes criminelles et démoniaques ou tout simplement, la Destruction. »

Atreus se tut pendant quelques instants, gardant sur la table le morceau de papier gribouillé pendant qu'il rangeait les autres dans la même sacoche que précédemment. Il releva les yeux vers les deux jeunes femmes. Myriaë semblait pensive tandis que Shadina semblait paumé et inquiète. Le chaman regarda encore une fois leurs médaillons, puis le croquis de pentacle dessiné sur son maigre bout de parchemin. Le Mal. La Destruction. Un résumé des actions de la Légion Ardente en gros. Il soupira avant de reprendre.

« En tout cas, je crois que nous devrions arrêter de nous prendre la tête sur la symbolique des médaillons. Cela m'étonnerait fort qu'un message subtil y soit caché. Mais, nous ne pouvons pas écarter cette hypothèse malgré tout. La Légion Ardente est connue pour ces subterfuges subtils et rusées. Mais bon... » Le jeune chaman finit son verre, le reposant tranquillement sur la table de bois abimée. « Je pense que l'on devrait aller voir le type que nous as conseillé C'ixii. »

Atreus remarqua le changement d'expression de Myriaë et de Shadina. L'une s'était renfrognée et fronçait les sourcils, l'autre semblait ennuyée. Le chaman eut un faible sourire.

« Oui je sais ce que vous allez dire ! En effet, C'ixii n'est ni un modèle de courtoisie, ni un modèle de sympathie. Cependant, je sais que l'on peut faire confiance à ses sources. Si elle a dit que ce type, Essnälth, peut nous aider à avoir des infos', alors je n'en doutes pas. »

Atreus observa les deux femmes, un regard interrogateur, mais déterminé, sur le visage. Quelques minutes plus tard, ils sortaient du Loup de Mer.


* * *

« Bon euh... je crois que c'est ici. »

Le petit groupe se trouvait devant une cabane à moitié déglinguée et abimée. Elle était située sous plusieurs pontons, rendant son atmosphère encore plus sombre et décrépie. Pourtant, la serrure toute neuve indiquait qu'il devait y avoir de la vie dans ce trou à rat. Les trois « enquêteurs » se regardèrent pendant quelques instant avant qu'Atreus, dans un soupir éloquent, se décide à frapper à la porte.

Ils attendirent plusieurs dizaines de secondes avant qu'un elfe de la nuit élancé et tenant un mug en porcelaine à l'effigie d'un murloc ouvre la porte. Ses yeux fous mais rusés les observèrent tous un à un, une lueur curieuse dans le regard. Il était torse nu et portait un short de toile brune, auquel pendait un marteau impressionnant et un casque de soudeur. Accoutrement peu banal.

« C'pour quoi ? Si c'est pour l'association des Murlocs en Détresse, j'ai déjà donné hein ! Et une belle bourse pleine d'or en plus ! D'ailleurs c'est honteux les traitements qu'on infligent à ces petites bêtes toutes gentilles ! »

Atreus l'observa, inquiet et septique. C'était qui ce taré ? Il resta plusieurs secondes en silence, observant à tour de rôle le regard barjo et la tasse murloc de l'inconnu. Il finit par prendre de nouveau la parole.

« Euh non... Ce n'est pas pour les murlocs. Nous venons voir Essnälth pour une affaire importante. Est-ce vous ? »

L'elfe le scruta attentivement, silencieux, se grattant le dos en contorsionnant son long bras violet. Il lâcha finalement :

« Yop nah c'pas moi ! Vous trouverez mon pote Ess' sur les quais. Pas loin du ponton des débarquements. Vous pourrez pas l'louper, il est toujours pieds-nus, à deux d'tension et adore les pommes ! »

L'elfe commença subitement à rire avant de reprendre immédiatement son sérieux, avec un regard de psychopathe en prime. Atreus et les deux femmes remercièrent l'inconnu, s'empressant de s'éloigner de ce personnage extravagant et vaguement inquiétant. Après un dernier regard à ce dernier, qui semblait être fasciné soudainement par un lézard qui courait sur le sol, le chaman se dirigea vers le ponton des débarquements, suivit de Myriaë et de Shadina.

Ils ne tardèrent pas à arriver. Il était prêt de 15h et les marchandises affluaient. Les cogneurs gobelins étaient sur le qui-vive, surveillant de plus près les mendiants et chapardeurs. Des dizaines et des dizaines d'hommes et de gobelins déchargeaient les navires. Des caisses se voyaient partout. C'était l'effervescence.

Fiou. Comment allait-il retrouver un type dans cette foule ? Surtout pieds-nus... Ils se postèrent à un endroit en hauteur et observèrent le ponton. Après de longues minutes où l'impatience d'Atreus commençait à s'épuiser, la jeune elfe de la nuit poussa un cri.

« Là ! Au bord du ponton, assis, en train de manger une pomme ! »

Les yeux perçant de la chasseresse avaient visés juste. Un homme se tenait là, ses pieds trempant dans l'eau, en train de déguster une pomme verte. Était-ce lui ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Le groupe descendit et s'arrêtèrent au niveau de l'inconnu. Il paraissait calme et zen, comme indifférent aux bruits et au monde qui s'agitait autour de lui.

« Hum, excusez-moi. Êtes-vous Essnälth ? »

[ HRP : Je propose de laisser Ess' répondre. Comme ça, vous prenez la suite (Myriaë ou Shadina). N'hésitez pas à me dire si ça ne vous convient pas. =D ]

« Ess ! Y'a tes types dehors ! »
« Mmmh... »
« Bouges toi ! »

L'Elfe enleva sa botte, appuya sur un bouton sur le côté, et le cuir fut remplacé par du métal. Il frappa le crâne d'Ess avec.

« Aiiiiie ! Putain ! Mais t'es taré ! »

Thaanös afficha son large sourire du « J'ai failli te tuer, mais... potes ? ». Ce sourire, Ess y avait régulièrement le droit, depuis leur rencontre. Thaanös avait tendance à tester - sans le prévenir – toutes ses expériences foireuses sur Ess. Un nombre incalculable de fois, Ess avait failli mourir ou perdre un membre. Mais l'homme avait une bonne étoile qui veillait sur lui, c'était connu. Un nombre incalculable de fois, Ess était fou de rage contre son ami, mais il suffisait que celui-ci affiche ce sourire, et l'homme ne pouvait s'empêcher de le pardonner. Boaf, après tout, c'était Thaanös...

« Raaah c'es bon... »
« La botte cuir-métal ! Bon faudra que je trouve un nom mieux.. »
« Et ça sert à quoi à part me taper dessus ? » Demanda Ess en se levant de son lit.
« … On t'attend en bas, ignorant. »

Ess hocha la tête avec un sourire et descendit les escaliers. Torse nu, en pantalon avec lequel il avait dormi, Ess se dirigea vers la porte en baillant. Il ouvrit celle-ci. Ses yeux ténébreux se levèrent pour se poser sur un Orc à la peau jaune, avec une grande dents sortant devant, et un Tauren massif, avec une énorme masse à la main. Visiblement, les deux avaient une séduisante envie d'égorger Ess.

« Notre argent. »
« Mais bien-sûr mes amis, avec plaisir. Entrez ! »

Dit-il en affichant un grand sourire bien hypocrite. Les deux molosses entrèrent dans la petite cabane. Ess se dirigea vers une commode et ouvrit le premier tiroir. Il contenait les trois mille pièces d'or qu'il avait gagné grâce à la quête de Shadina. Il eut une petite pensée pour elle et Lùllabys. Boaf, elles avaient dû s'en sortir... Mais oui.

« Voilà vos mille pièces d'or messieurs ! »

Ess saisit une des trois bourses, bien remplie, et la lança au Tauren. Ce dernier la vida sur la table du salon et entreprit de compter. L'Orc fixait Ess d'un oeil mauvais. C'est alors que Thaanös descendit les escaliers, sa botte cuir-métal dans une main, un drap dans l'autre, et une clé plate dans la bouche. Ess leva un sourcil. Heu... c'était son drap la... Thaanös capta son regard et tenta de sourire avec sa clé plate dans la bouche, puis les laissa dans la pièce, se dirigeant dans son atelier, derrière. Les trois personnes reprirent leur activité, après avoir regardé passer l'Elfe.

« Bon, y'a l'compte. »
« Evidemment... Je suis un honnête homme. » - Les deux créatures lui lancèrent un regard assassin. - « … Enfin... parfois... »

Sans le quitter des yeux, ils sortirent de la cabane, puis partirent. Ouf.

« Thaan' ? »
« Ouaip ? »

L'Elfe apparu dans l'encadrement de la porte, ses lunettes d'ingénieur sur le nez, clé plate à la main.

« Y'avait combien de fausses pièces dans la bourse ? »
« 500. J't'ai mis les vraies dans le deuxième tiroir. »

Ess sourit. Grâce aux fausses pièces fabriquées par Thaanös, il avait économisé 500 pièces d'or. C'était toujours ça. Bon, l'Elfe lui devait bien ça, il manquait de le tuer presque tout les jours...
Ess se gratta la nuque et se dirigea dans le coin cuisine. Il prit une pomme bien verte et commença à la manger, accoudé au plan de travail, quand Thaanös l'appela. L'homme alla dans l'atelier de l'Elfe. Un joyeux bordel d'outils et d'engins bizarres. Des cliquetis, des bruits bizarres, des machines qui bougeaient seules... Thaanös était un ingénieur remarquable. Mais il était aussi un excellent alchimiste. Tout un coin de la pièce était réservée aux potions qu'il inventait et aux différents ingrédients qui les composaient.

« Tiens, mets ça. »

Ess regarda les bottes cuir-métal qu'il lui tendait avec un air suspicieux.

« Pourquoi tu essaies pas toi ? C'est ta pointure. »
« C'est pas marrant si c'est pas toi qui teste. »

Sourire. Ess hocha la tête et, poussé comme d'habitude par sa curiosité, enfila les bottes de métal quinze fois trop grandes pour lui. Bon, jusqu'ici, tout allait bien. Thaanös s'accroupit aux pieds d'Ess et appuya sur un nouveau bouton. Aussitôt, un drap fut expulsé de l'intérieur des bottes (où était ce drap ? Ess n'avait rien sentit...) et s'enroula autour d'Ess, le faisant tomber à terre, complètement saucissonné. Blasé, ce dernier ferma les yeux, attendant que l'Elfe le dégage de là. Ce dernier riait, puis tout à coup se mit à râler car cela n'avait pas eu l'effet désiré.

Après s'être sortit de là, Ess prit une nouvelle pomme, l'autre étant tombée dans un liquide douteux dans l'atelier de Thaanös. Tout à coup, il vit à l'autre bout de la pièce, la commode trembler. Intrigué, il s'en approcha et ouvrit le premier, le second, puis le troisième tiroir. Dans ce dernier, une chose brillante sortit aussitôt du tiroir et aurait percuté Ess en plein visage si ce dernier ne l'avait pas attrapé à temps. Le tenant fermement, Ess observa le médaillon de la Lame Ardente. Il avait trouvé ce médaillon des années auparavant. Il ne s'y était jamais vraiment intéressé, et comptaient le revendre, jusqu'à ce que Thaanös débarque dans sa vie et lui explique ce qu'était ce médaillon. Il s'agissait d'une relique de magie de l'Ombre, très puissante, et surtout, très importante pour le peuple de la Lame. En effet, il n'existait que trois de ces médaillons. Les trois réunis, les trois possesseurs pouvaient faire leurs rituels de magie noire. Mais les trois possesseurs, les chefs du clan, étaient morts en mer, sur les côtes de Cabestan. C'était du temps ou Thaanös était jeune, cette histoire avait plus de cent ans. Depuis, elle avait été oubliée, et très peu de gens connaissaient la Lame Ardente, et la signification de ces symboles. Si Thaanös n'avait pas entendu cette histoire parmis les pirates de la Voile Sanglante, il ne l'aurai jamais su. C'étaient donc des objets de très grande valeur. Des objets qu'Ess pourrait revendre à prix d'or...

L'homme regarda le médaillon, qui avait cessé son comportement étrange. Bizarre... il monta et le mit sous son matelas, le fixant aux lattes de son lit. Ici, il était caché et ne pourrait se déplacer. Il sortit ensuite de la planque. Il était midi. L'heure d'effervescence sur les quais. Pieds et torse nus, un pantalon sale et une pomme à la main, Ess marcha tranquillement vers Gradzik, qui était en quelque sorte le petit manager du port. Il savait tout sur toutes les marchandises qui circulaient. Ess lui demanda qu'est-ce qu'on avait aujourd'hui.

« Celui qui vient d'partir emmène vos minerais. Dans celui la, il y a les plantes que voulait votre ami l'Elfe. Dans le prochain, c'est des boissons de Féralas et d'Azshara, pour les tavernes qui servent encore le Rik. »

Ess sourit en pensant à cette boisson. Le Rik... il avait été interdit dans les Royaumes de l'Est. Un mélange d'alcools puissants, auxquels on ajouté différentes drogues en poudre, diluées dedans. C'était une boisson à vous retourner le cerveau. Une trop grande consommation menait assurément à l'addiction et inévitablement à la mort. La boisson préférée d'Ess. On en trouvait que dans les tavernes mal fréquentées, à certaines heures de la nuit.
Ess remercia le Gobelin. Il songea à ses minerais... Il avait fait une belle affaire avec eux. Il les avait vendus à pris d'or à un Gobelin vivant dans les Salines. Il s'était fait un paquet d'or.

Ess se poussa pour laisser passer deux gobelins portant une lourde caisse d'où sortaient quelques tentacules épineuses. Le jeune homme s'assit sur le bord du ponton, trempant ses pieds dans l'eau. Il croqua dans sa pomme, le regard vide, de nouveau sombre. Il resta quelques minutes dans cet état second, lorsqu'une voix le sortit de ses pensées.

« Hum, excusez-moi. Êtes-vous Essnälth ? »

L'homme leva son regard noir sur le Draenei. Essnälth ? Cela faisait bien longtemps qu'on ne l'appelait plus comme ça... ce nom que son maudit père lui avait donné...

« Nan. Moi c'est Ess. C'est pour ? »

Ce n'est qu'à ce moment qu'il vit les deux personnes qui accompagnaient le Draenei: une petite gnome qui semblait intriguée en le regardant, et...

« Shadina ! Quel plaisir ! Je savais que tu t'en sortirais !»

L'Elfe de la nuit lui lança un regard mauvais, et son tigre se mit à rugir en reconnaissant Ess.

« Hum, désolé. J'avais pas le choix. Les affaires... »

C'est à ce moment qu'Ess remarqua quelque chose. Les deux médaillons autour du cou des filles. Les mêmes que le sien. Les deux médaillons manquants... Il les quitta des yeux et regarda le Draenei, adoptant son visage impénétrable, son regard noir, sa mâchoire serrée, comme si de rien n'était.

« Alors, c'pour quoi ? »

"Hum, excusez-moi. Êtes-vous Essnälth ?"

L'humain se retourna, lançant un regard furieux à Atreus. L'homme aux cheveux noirs répondit:

"Nan. Moi c'est Ess. C'est pour ?" (Il se tourna vers Shadina) "Shadina ! Quel plaisir ! Je savais que tu t'en sortirais !"

Ainsi Shadina et cet humain se connaissaient... Au regard que lui lança l'elfe Myriaë comprit que leur précédente rencontre ne s'était pas très bien passée...

"Hum, désolé. J'avais pas le choix. Les affaires..."

Alors qu'il parlait Myriaë vit les yeux de l'humain se poser une seconde sur son médaillon avant qu'il reprenne:

"Alors, c'pour quoi ?"

Malgré sa nonchalance apparente l'humain semblait pensif. Et il n'inspirait guère confiance à la démoniste. Aucune émotion ne se dégageait de lui, autant essayer de sonder l'esprit d'un caillou.

"Vous connaissez C'ixii?"

Ess parut légèrement troublé à la mention du nom de l'aristocrate, puis acquiesça d'un signe de tête.
Qui aurait-pu imaginer qu'une personne comme C'ixii connaisse un malfrat comme Ess? Bon, ce n'était pas ses affaires, et elle n'avait pas le temps de laisser dériver ses pensées vers autre chose que les médaillons.

"C'est elle qui nous a envoyé vers vous, elle a dit que vous pourriez nous aider."

Le regard interrogateur de l'humain la poussa à continuer:

"Shadina et moi-même sommes entrées par hasard en possession de deux médaillons identiques, comme ceci." (Elle tendit son médaillon à Ess) "Visiblement ils possèdent des pouvoirs... occultes. Et je n'ai moi-même pas réussi à percer leur secret."

Ess haussa les épaules d'un air désintéressé. Shadina affichait toujours un regard mécontent et ne détournait pas les yeux de l'humain. Atreus semblait n'écouter la conversation que d'une oreille, mais Myriaë savait qu'en réalité il y était très attentif.

" Vous êtes bien sûr de ne pas déjà avoir vu ce symbole? Quelqu'un comme vous qui vit à Baie-du-Butin doit voir bien des choses défiler sur les quais, non? C'ixii ne nous aurait pas envoyé vers vous sans raison."

Devant l'air imperturbable de l'homme Myriaë décrocha une petite bourse de pièces de sa ceinture. La montrant à Ess elle reprit:

"Êtes-vous toujours certain de ne rien savoir à son propos?"



[HRP]J'ai fais quelque chose d'assez cours, vu que nous sommes quatre à répondre, ça évitera que quelqu'un ne puisse pas répondre alors qu'il se passe beaucoup de choses. Pour les réactions d'Ess j'ai fais un peu comme je pensais, dis moi si ça ne convient pas je le changerai.[/HRP]

« Ne t'excuses pas Shadina. Tu as bien fait de ne pas essayer de percer seule les secrets de ce médaillon. Tu n'as pas les connaissances requises et nous ne savons pas encore de quoi ces choses sont capables. L'aura sombre qui les entourent n'est pas rassurante. Myriaë, très bonne initiative de réaliser quelques analyses ! Au moins maintenant, nous savons qu'ils sont protégés. Reste à savoir pourquoi et surtout, à quoi servent-ils... Sinon... Pour répondre à ta question Myriaë j'ai aussi mené quelques recherches de mon côté sur le symbolisme du pentacle. Bon, j'ai pas grand chose et ça me ramène à ce que tu as découvert. La représentation de l'esprit, l'alchimie...etc. Pourtant, j'ai relevé quelque chose qui pourrai peut-être être en rapport avec la Lame Ardente. D'après ce que j'ai trouvé le pentacle a un symbolisme assez important. Il a une signification différente selon les cultures, les civilisations, les sociétés... Alors que dans certaines il représente la Perfection, la Connaissance, la Création, dans d'autres, le pentacle est signe du Mal. Avec un grand M. C'est possible que ce ne soit juste qu'un symbole comme un autre désignant la Légion Ardente, leurs actes criminelles et démoniaques ou tout simplement, la Destruction. »

Shadina n’avait rien compris. Elle savait juste qu’ils n’avaient rien trouvé de vraiment important.

«En tout cas, je crois que nous devrions arrêter de nous prendre la tête sur la symbolique des médaillons. Cela m'étonnerait fort qu'un message subtil y soit caché. Mais, nous ne pouvons pas écarter cette hypothèse malgré tout. La Légion Ardente est connue pour ces subterfuges subtils et rusées. Mais bon... Je pense que l'on devrait aller voir le type que nous as conseillé C'ixii. »

L’Elfe ne savait pas si c’était une bonne idée, C’ixii était quelqu’un qui ne pensait qu’a elle, qui se croyait tout permis et qui croyait être supérieur a tout le monde. Son ami devait être du même genre et elle détestait les gens comme sa.

« Oui je sais ce que vous allez dire ! En effet, C'ixii n'est ni un modèle de courtoisie, ni un modèle de sympathie. Cependant, je sais que l'on peut faire confiance à ses sources. Si elle a dit que ce type, Essnälth, peut nous aider à avoir des infos', alors je n'en doutes pas. »


Bon, il a l’air confiant, la chasseresse pensa qu’elle pouvait faire confiance au chaman et donc le suivre pour allez voir ce Essnälth. Elle décida donc de suivre le chaman et la gnome, quelques minutes plus tard, ils quittèrent la Taverne du Loup de mer.

* * *

« Bon euh... je crois que c'est ici. »

Ils se trouvaient désormais devant une espèce de cabane apparemment mal entretenu. On aurait dit que personne n’y vivait, mais la chasseresse faisait attention a tous les détails et avait remarqué une nouvelle serrure qui prouvait que quelqu’un vivait ici. Les trois se regardèrent et c’est Atreus qui décida de frapper a la porte.

Celui qui était a l’intérieur ne devait pas être pressé vu qu’il mit une bonne dizaine de secondes avant d’ouvrir la porte en grand. C’était un Elfe élancé, torse nu, short en toile brune, des yeux vraiment bizarre. Cet Elfe ne lui inspirait pas confiance…


« C'pour quoi ? Si c'est pour l'association des Murlocs en Détresse, j'ai déjà donné hein ! Et une belle bourse pleine d'or en plus ! D'ailleurs c'est honteux les traitements qu'on infligent à ces petites bêtes toutes gentilles ! »

Quoi ? Pas mal l’accueil. Cet Elfe avait l’air un peu dérangé… Le Draenei prit alors la parole :

« Euh non... Ce n'est pas pour les murlocs. Nous venons voir Essnälth pour une affaire importante. Est-ce vous ? »

L’Elfe le regarda silencieusement en essayant de se gratter le dos avec son long bras puis répondit :

« Yop nah c'pas moi ! Vous trouverez mon pote Ess' sur les quais. Pas loin du ponton des débarquements. Vous pourrez pas l'louper, il est toujours pieds-nus, à deux d'tension et adore les pommes ! »

Il éclata de rire soudainement et redevint sérieux tout aussi soudainement. Son regard faisait vraiment peur… Les trois partenaires remercièrent l’Elfe psychopathe et repartir. Le chaman se retourna pour voir ce que faisait l’Elfe, Shadina n’osa pas. Ils se dirigèrent donc vers les pontons, Atreus en tête.

Ils arrivèrent peu de temps après, a 15h, les pontons étaient remplies de toutes sortes de personnes : gobelins, Orcs, humains… Ils se postèrent donc en hauteur pour essayer de le retrouvé. De longues minutes passèrent avant que la chasseresse le voient.


« Là ! Au bord du ponton, assis, en train de manger une pomme ! »

Le groupe s’avança vers l’humain.

« Hum, excusez-moi. Êtes-vous Essnälth ? »

L’humain se retourna et l’Elfe eut un mouvement de recul, elle l’avait reconnu…

« Nan. Moi c'est Ess. C'est pour ? »

Oui c’était bien lui… Il venait de remarqué les deux compagnons du Draenei et avait reconnu l’Elfe.

« Shadina ! Quel plaisir ! Je savais que tu t'en sortirais !»

Shadina le regarda d’un regard mauvais et rempli de haine. Skara se mit a rugir férocement, il allait se jetait sur l’humain mais l’Elfe le retint et lui murmura :

« Ne t’inquiète pas, nous savons où il habite, nous avons besoin de lui pour l’instant… »

« Hum, désolé. J'avais pas le choix. Les affaires... »


Elle préféra ignoré cette remarque. Il reprit son expression habituelle et répondit en regardant le Draenei :

« Alors, c'pour quoi ? »

C’est a ce moment la que Myriaë intervint dans la conversation.

"Vous connaissez C'ixii?"

Ess avait l’air surpris, mais sa nonchalance habituelle reprit le dessus… L’Elfe essayait de retenir sa colère.

"C'est elle qui nous a envoyé vers vous, elle a dit que vous pourriez nous aider."

Ah tiens, un peu de curiosité se lisait sur son visage, pourtant personne ne lui avait parlé d’argent.

"Shadina et moi-même sommes entrées par hasard en possession de deux médaillons identiques, comme ceci." (Elle tendit son médaillon à Ess) "Visiblement ils possèdent des pouvoirs... occultes. Et je n'ai moi-même pas réussi à percer leur secret."

L’humain haussa les épaules. Rien d’étonnant, une réaction habituelle de sa part, les poils de Skara était tout hérissé.

" Vous êtes bien sûr de ne pas déjà avoir vu ce symbole? Quelqu'un comme vous qui vit à Baie-du-Butin doit voir bien des choses défiler sur les quais, non? C'ixii ne nous aurait pas envoyé vers vous sans raison."

Aucune réaction. Visage imperturbable. Myriaë montra une petite bourse et l’agita devant l’humain. Ses yeux s’illuminèrent mais la gnome lui dit :

"Êtes-vous toujours certain de ne rien savoir à son propos?"

L’Elfe poussa un soupir de dégoût, cet homme ne marchait qu’a l’argent… Elle annonça méchamment :

« Bon tu va répondre ? »

L’Elfe parlait très rarement de cette façon et les trois eurent un air surpris.

[HRP: Max je répond parce-que Ess bloque tout sinon =)]

« Alors, c'pour quoi ? »

Ess sentit un mouvement, près du sol. Il baissa les yeux sur la petite démoniste qui, pleine d'énergie, et de volonté, avait fait un pas en avant.

« Vous connaissez C'ixii? »

Ess eut un rictus. C'ixii ne le portait pas dans son coeur... Pourtant, chaque fois qu'elle avait besoin de savoir quelque chose concernant un objet ou une personne liée à Baie-du-Butin ou Cabestan, elle venait lui demander à lui. Bien-sûr, C'ixii avait toujours de quoi bien payer l'homme. C'est ce qui faisait que mine de rien, ils se supportaient. C'était le genre de femme qui attirait Ess, surtout parce-qu'elle était intouchable. Belle, glaciale, redoutable. L'homme, fixant la démoniste, lâcha, doucement:

« Moins bien que je ne l'voudrais... »
« C'est elle qui nous a envoyé vers vous, elle a dit que vous pourriez nous aider. »

Ess haussa les sourcils, intéressé mais surtout curieux. C'ixii lui envoyait de l'or sur pattes ? Probablement son jour de bonté.

"Shadina et moi-même sommes entrées par hasard en possession de deux médaillons identiques, comme ceci. Visiblement ils possèdent des pouvoirs... occultes. Et je n'ai moi-même pas réussi à percer leur secret."

La petite femme lui tendit le médaillon, mais Ess haussa les épaules. Il ne devait pas montrer que ces médaillons avaient de la valeur.

« Ca m'dit rien. »
« Vous êtes bien sûr de ne pas déjà avoir vu ce symbole? Quelqu'un comme vous qui vit à Baie-du-Butin doit voir bien des choses défiler sur les quais, non? C'ixii ne nous aurait pas envoyé vers vous sans raison. »

La démoniste, semblant avoir cerné quel genre de pourriture elle avait face à elle, décrocha une petite bourse de sa ceinture. Elle lui tendit, le relançant encore une fois. L'Elfe s'énerva contre lui. Ess la regarda, étonné. Il s'approcha d'elle, un sourire narquois aux lèvres. Tout deux se défièrent du regard un instant. L'Elfe réussit à soutenir son regard, mais il la sentait très mal à l'aise face à ces yeux ténèbreux. Ess sourit de plus belle, moqueur, et regarda la gnome, puis la bourse. Un sourire narquois s'afficha sur son visage puis il prit la bourse. Tandis qu'il l'accrochait à sa propre ceinture, il lâcha, sans se départir de son sourire:

« Toute information à un prix, n'est-ce pas ? »

Après quoi il leva les yeux et planta son regard noir droit dans celui d'Atreus. Elargissant son sourire, il tendit sa main vers lui, paume vers le ciel, et fit de même avec son autre main en direction de Shadina.

« Et ça vaut pour tout le monde. »

Sourire. Atreus et Shadina se lancèrent un regard et, à contrecœur, payèrent. Ils savaient que si ils refusaient, Ess ne dirait rien, à personne. Ce dernier, attachant les deux nouvelles bourses à sa ceinture, dit, sans regarder les trois autres:

« Le symbole est un pentacle, comme vous l'avez deviné. Symbole banal hein ? Un symbole qui, à cause de ses multiples significations, finalement, ne veut plus dire grand chose. La Connaissance, la Perfection, le Mal... On ne sait plus trop. Il est surtout devenu un symbole de magie noire, mais rien de plus. On retrouve ce symbole sur n'importe quelle robe de prêtre manipulant l'ombre, et certains démonistes le gravent sur les bracelets de leur Marcheur du Vide. C'est un phénomène de mode au sein de la population manipulant l'Ombre. Vous allez m'dire que c'est le symbole de la Lame Ardente... C'est sûr, très original pour une compagnie de magie noir. Manque cruel d'imagination. C'est aussi le symbole des "Ténébreux p'tits loups", la crèche de démonistes d'Hurlevent.»

Il marqua une pause, regardant les trois personnes. Ils avaient l'air méfiants, mais une lueur de déception brillait dans certains regards. Oui, peut-être qu'ils s'étaient emballés un peu vite en pensant à la Lame Ardente... Dans les paroles d'Ess, aucune hésitation, il parlait vraiment comme un professionnel. Et comme le savaient C'ixii et tout les gens du coin, Ess était incollable en la matière. Très sûr de lui, il reprit:

« Donc rien d'intéressant du côté du symbole. En revanche... » - Le regard de Myriaë brilla de nouveau, et Ess sentit que l'attention revenait brutalement sur lui - « Ce médaillon est un objet de collection. Comme les figurines de grunt si vous voulez. Il y a des répliques des médaillons, et les vrais. Ces deux là m'ont l'air d'être des vrais. Ca se voit à la petite lueure qui les entoure. Je parie qu'ils se mettent à briller et léviter quand un autre médaillon s'approche ? C'est comme ça qu'on reconnait les vrais. »

Il marqua une nouvelle pause. Il jeta son trognon de pomme dans l'eau de la Baie, sortit son paquet de cigarettes et en glissa une entre ses lèvres. Il l'alluma, tira dessus et reprit, son nez expulsant la fumée:

« Je travaille pour des collectionneurs. Mon job est de leur trouver leurs objets. J'en ai un qui est intéressé par ces médaillons. Je peux vous les racheter pour mille pièces d'or, chacun. Croyez-moi, vous faites une bonne affaire, je ne pense pas que quelqu'un soit prêt à payer plus de six cent pièces pour ces objets. Vous savez, il en existe des milliers... En temps normal j'aurai cherché à négocier, mais puisqu'on vous a conseillé de venir vers moi, je peux faire un geste. D'autant plus que j'ai eu quelques bonnes rentrées d'argent ces temps-ci... » Dit-il en regardant Shadina.

Il la quitta ensuite des yeux pour regarder les deux autres. Mélange d'incompréhension, de surprise, de déception, de suspicion. Ess, toujours calme et impénétrable, tira une nouvelle fois sur sa cigarette, se mettant à fixer Atreus droit dans les yeux. Ce dernier essayait de lire en lui, de cerner le personnage. Mais il était impossible de lire en Ess. De connaître le fond de ses pensées. C'était là toute la complexité du personnage.

[HRP: Up Max =) ]

[Re up <3]

- Hips ! Hé ho, Ess !

Le concerné ferme les yeux, serre la mâchoire, et se tourne vers le quai, d'où vient la voix.

- Tu tombes bien... hips! J'ai découvert ch'que ch'est qu'le médaillon ! Enfin, prechque. Hips!

L'homme au regard aussi noir que son âme semble vouloir tuer sur le champ cet individu qui vient de les interrompre. Mais il prend sur lui et, visiblement, tente de s'apaiser.

- Le médaillon d'argent, n'est-ce pas ? Que le collectionneur de Féralas voulait que je lui trouve...
- Meuh nan ! Hips! Le médaillon comme c'lui là ! -Répond le nain ivre, en montrant du doigt le médaillon porté par l'elfe - Tu m'a d'mandé d'trouver ch'que ch'était, bah j'ai une pichte !
- Tu es ivre. Je ne t'ai rien demandé du tout. Tu dois confondre avec quelqu'un d'autre.

Le jeune homme se retourne et fixe le Draeneï d'un air provocateur. Il s'apprête à le remballer de nouveau quand...

- L'Apothicaire Faranell... Il a l'même, y paraît ! Et plusieurs personnes ont essayé d'lui voler qu'on dit ! ta copine Azuka, l'a failli réuchir héhé ! L'est vraiment trop bonne celle là, hein Ech ?

Le mysterieux humain ferme de nouveau les yeux, se retourne vers le nain. Il sort d'une de ses poches une petite pilule bleue. Il la donne au nain en lui confirmant que c'est un anti gueule de bois. Lorsque le nain l'avale, il s'effondre soudainement, évanoui. L'homme, de marbre, se retourne. Nouveau regard pour Atreus, une seconde de silence, provocation.

- Il va falloir payer bien, bien plus cher que ça.


[Myriaë, Shadina, ou une autre personne, vous pouvez répondre en attendant Atreus]

- Tu suis le bleu ?

Miles venait de sortir d'un briefing avec le responsable local du SI:7 en Strangleronce. Bien qu'ayant quitté les services secrets d'Hurlevent, il lui arrivait encore d'effectuer quelques missions pour leur compte. En cruel manque d'effectif, le SI:7 l'avait chargé d'accompagner une nouvelle recrue dans ses premières missions, histoire de faire rentrer le métier. L'objectif était un trafiquant nain de Baie-du-Butin. Le SI:7 se fichait éperdument du genre de commerce dans lequel trempait cet individu, mais il était soupçonné de financer une bande de corsaires au service de la Horde, et ça, ça gênait vraiment Hurlevent. La recrue que Miles devait encadrer était un jeune fraichement sorti de formation, un peu naïf. La mission de Miles se résumait en quelques mots : " Lui montrer la vérité ".

Baie-du-Butin était une ville active, plaque tournante de la plupart des commerces et trafics en tous genres. Miles envoya sa recrue à la recherche de leur cible. C'était là une mission facile et basique de tout espion : savoir trouver et identifier une cible à partir de simples détails visibles par n'importe qui.
Profitant du répit ainsi trouvé, Miles se roula une cigarette et tira une longue taffe, avant de laisser sortir la fumée lentement, en un gros nuage opaque. Se sentant enfin détendu, il arpenta les ruelles à la recherche d'un quelconque divertissement. Des artistes de rues, des ivrognes... Il fut un temps où Miles passait son temps à observer les gens et à se complaire dans le spectacle de la vie ordinaire. Mais il avait perdu cet amour de l'homme depuis bien longtemps. En fait, il se sentait las en les voyant, tous. Dans leur bonté comme dans leur horreur, tout ce que l'humanité inspirait désormais à Miles n'était qu'ennui et dégoût. Parfois, il regrettait cette époque où il avait su vivre pleinement. Mais il rejetait rapidement ces souvenirs, les refoulant autant qu'il pouvait. Aujourd'hui, il n'avait plus d'identité. Il passait son temps en mission, et avait pris l'habitude de fuir son passé en faisant couler le sang de toutes les cibles qu'on lui désignait, en particulier des réprouvés. Oui, Miles était une sorte de sadique, qui avait ses cibles favorites.

Il entra dans un bar et commanda plusieurs verres de vitriol, qu'il avalait lentement, afin de bien sentir l'alcool lui réchauffer la gorge et lui monter au cerveau. Miles voyait son corps comme un vulgaire outil, suffisamment sensible à certaines substances pour soulager son âme quand le besoin s'en faisait ressentir. En quelque sorte, on peut dire que Miles n'avait aucune valeur morale, en tout cas aucune qui soit comparable à celles établies par la société dans laquelle il vivait. Il en était à son cinquième verre de whisky quand il entendit un nain se mettre à hurler au fond du bar. Miles regarda dans sa direction, mais eut juste le temps de voir le nain tituber vers la porte. Aussi rapidement que l'alcool le lui permettait, Miles réalisa que ce nain correspondait parfaitement à la description du rapport que le SI:7 lui avait transmis. Le nain avait sûrement appris quelque chose de suffisamment surprenant pour qu'il change ses plans... Intéressant. Il devait donc avoir un complice dans ce bar. Miles parcourut la salle des yeux, mais ne put discerner personne de particulier. Le complice était très discret et boire en mission n'était apparemment pas une bonne idée. Il ne restait donc qu'une seule chose à faire. L'espion jeta quelques pièces au barman pour payer ses verres et se lança à la poursuite du nain. Il n'eut pas de mal à le retrouver. Ce nain, en plus d'hurler en permanence, titubait si fortement qu'il ne s'était pas éloigné beaucoup du bar.

"- Faut qu'je dise ça à Ess... Il va être vert ! "

Miles écarquilla les yeux en entendant le nain maugréer. Ainsi, Ess était dans la partie ? Lui et le plus grand trafiquant de Baie-du-Butin entretenaient une entente cordiale, si l'on peut dire. Une sorte de respect mutuel, bien qu'ils ne se connaissaient pas vraiment. Comment le SI:7 avait-il pu ignorer la présence d'Ess ? Le fait qu'il soit impliqué changeait tout, absolument tout. Une mission basique à la porté de la première recrue venue devenait subitement bien plus intéressante. Un sourire abruti déforma le visage de Miles. Il allait bien s'amuser. Il continua de suivre le nain dans les ruelles de Baie-du-Butin. Enfin, il aperçu Ess, en train de parler avec un groupe constitué d'un draeneï, d'une gnome et d'une elfe. Probablement pas des créanciers, d'après leur apparence générale et leur façon de bouger, ils n'avaient rien contre Ess. Cependant ils ne semblaient pas rompus à la discrétion ou à l'illégalité non plus. Alors qu'est-ce qu'ils pouvaient bien lui vouloir ?
L'espion se dissimula derrière un groupe d'orcs fêtards qui avaient eu la bonne idée de passer par là, observant le nain achever sa course. Il l'entendit hurler à Ess quelque chose à propos de médaillons, dont un serait possédé par un apothicaire, Faranell. Miles grava toutes ces informations dans sa mémoire. D'après l'énervement affiché d'Ess, ce sujet était particulièrement important, et devait rester secret. Les médaillons semblaient être sérieusement convoités et devaient être à première vue des objets magiques puissants. Miles aimaient les ivrognes, de vraies mines d'or. Enfin, jusqu'à ce que Ess fourre dans la bouche de l'ivrogne en question ce qui devait être un somnifère puissant. Au même moment, Miles repéra sa recrue planquée entre deux tonneaux. Parfait. Le nain ne leur servait plus à rien, il était temps de passer à l'action. Il marcha droit vers Ess, en se roulant une cigarette qu'il alluma immédiatement. Il regarda longuement le trafiquant avant de lâcher :

" - Et bah, tu m'avais habitué à un travail plus propre, Ess. Tu serais pas en train de perdre la main ?

Sans attendre de réponse, l'espion attrapa le nain inanimé par le col, et le balança derrière lui.

" - Eh le bleu, attrape ! "

La recrue du SI:7, surprise par les manières de Miles, faillit se rétamer en attrapant au vol le nain, avant de regarder son supérieur d'un air surpris.

" - Tu trouves une planque et tu t'occupes de notre invité. Jveux tout savoir jusqu'au nom de son clébard, c'est clair ?

Satisfait, il se retourna vers Ess et le groupe d'inconnus avec lesquels il traitait. D'après ce qu'il avait déduit de la situation, ce groupe devait être venu à la rencontre d'Ess pour parler de ces fameux médaillons, certainement pour lui revendre. Sauf que ces médaillons n'avaient pas de valeur, que Ess le savait et que son complice venait de le faire savoir à ses clients. Et là l'affaire prenait une autre tournure. En fait, tout cela avait piqué la curiosité de Miles. Et puis, cette histoire de médaillons lui rappelait quelque chose. Un autre de ces souvenirs refoulés, enfouis aussi loin que possible dans les tréfonds de son âme. Parfois il arrivait à regretter ses fuites en avant répétées. Enfin, la meilleure chose qu'il lui restait à faire c'était de se rencarder autant que possible sur cette affaire.

" - Bon, on va t'emprunter ton pote. J'espère pour toi qu'il est fidèle parce qu'on va lui en faire baver. Mais t'en fais pas, c'est pas dans tes affaires qu'on veut fouiller. Juste une ptite histoire de corsaires qui font chier la marine de Hurlevent. "

Il tira une longue taffe qu'il recracha par la bouche et le nez en même temps, avant d'ajouter.

" - Enfin, je me fous pas mal de ce qui peut intéresser le SI:7. Ton ptit pote vient de parler de Faranell, pas vrai ? Alors je crois que je vais te coller aux basques un moment mon vieux. "

Il avait à peine regardé les trois membres de l'alliance qui traitaient avec Ess. Il n'avait jamais été quelqu'un de très agréable. Et il savait que si quelqu'un possédait la vérité, c'était Ess. Pourquoi s'intéressait-il à cette affaire ? Certainement pas pour rendre service à quiconque. Miles ne trouvait aucun sens à la vie ou aux gens, et ne servait l'Alliance à l'occasion uniquement pour avoir l'opportunité de se défouler. Non, si Miles s'intéressait de si près à cette histoire, c'était parce qu'il la sentait extrêmement complexe. Et plus ça serait complexe, moins il penserait à autre chose, moins son passé pourrait le rattraper. Parfait.Mais ces médaillons, il était sûr d'en avoir déjà entendu parler... Dès son retour à Hurlevent il fouillerait dans tous ses rapports. Ce n'était qu'un pressentiment mais Miles Broomshire ne se trompait jamais quand il tombait sur un gros filon.